Madrid,
1-3-04
(correct
correct correct correct)
Béni
soit celui de la vue mécanique,
celui de la visse unique,
celui qui valide le billet de sa
propre trame.
Trame
aussi est la peau,
ils nous habillent à coups de ciment
écaille par écaille de papier.
Qu’allons-nous
faire ? Nous sommes ceux de la faible
faction des désespérés,
nous avons une brique dans la tête
qui est la brique Constructrice.
Trame
aussi est la brique
(correct
correct correct correct)
Nous
devrons dire au revoir aux nôtres:
adieux aux parents depuis les
journaux
adieux aux frères et sœurs depuis les gros titres
et pour terminer adieux aux enfants qui seront parents et frères et sœurs,
si profondément religieux.
Maintenant
tu vas nous crucifier en haut des édifices
parce que notre corps ne vaut
même pas un discours et demi.
Tête de brique, brique entre les
jambes,
ceux qui vont penser nous te
saluons.
(correct
correct correct correct)
ANDRÉS
GONZÁLEZ ANDINO
École
de Poésie Grupo Cero
Atelier 17h Madrid
Coordinatrice: Carmen Salamanca
Gallego
Madrid,
2-3-04
À
quoi me sert de gagner,
de me hausser légèrement ornée par mes épées,
d’exhiber ma carapace, mes fermes convictions, mes fuites parfaites,
mon vin sage qui m’endort et me console?
Je suis exempte de la tête et des horreurs du sol,
de la terrible après-midi qui aurait pu être heureuse
et cependant
il y a quelque chose de bizarre en elle,
quelque chose que je ne peux pas nommer
et c’est que je suis comme ça sans mains, délimitée, sans oreille ni ombre,
sans nom pour qu’ils me trouvent, ni sens
avec lesquels falsifier une distraction,
libre du jour funeste, de la question non posée,
à quoi ça me sert toute la lumière du matin défilant pour mes yeux
si je suis si seule quand l’obscurité m’encercle ?
Comment
vais-je pouvoir continuer ce poème
si je trouve quelque quiétude dans ce que je dis
et quand il ne m’est pas possible d’expliquer
ce qui arrive
ni
mémoire ne m’assiste
ni chose physique
ni temps
ni soleil
ni mensonge
ni frère ni poignard qui ratifie mon sang
si je me trahis et ne me trouve pas à chaque pas
et n’ai pas d’éternité pour me défendre?
Combien
de temps cette clarté acoustique et sourde va-t-elle
maintenir ses jaunes soutenus sur le silence de ma chambre
qui rétrécit, rétrécit, rétrécit ?
Sa
malédiction perpétuelle contre moi.
Et
si je m’embrouille dans les amygdales
et si je me livre dans les papilles
et si je me donne dans les papiers du livre imaginé
et si je me tire dessus comme un être maudit
tourmenté par la colère
et si, utilisant mes ongles pour enlever le givre de ma voiture
je me dédis de tout
et je me réveille le matin ironique et tachycardique
pour avoir une conscience mutuelle, sûre, controversée,
ferme,
roche,
bois,
indéfendablement confondue
et je m’inocule avec douze sacrements et un algèbre
et je n’ai pas pu
bien que je sois là,
avoir quelque vision de l’immense,
alors,
alors,
alors,
pourquoi
toute cette peine?
PILAR
GARCÍA PUERTA
École
de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedis 17h Madrid
Coordinatrice: Carmen Salamanca Gallego
Madrid,
3-3-04
LA
QUESTION, UNE FAUCILLE DE MARBRE
Projet
enfants messages.
Destin je dis
et la nuit apparaît
avec ses cinq lettres,
incendiant un vertige de fumée, de tibia et papier.
J’écris
ciel,
et l’ombre est bleue,
le soleil cache des visages de faim ici en haut,
sur la terre sœur.
La
peur peint
des mots et des réverbères,
éloignant la ceinture grise
sur un horizon de cœur
bourgeonnant un œillet sur la poitrine.
Sable
lisse en cercle romain
reçoit l’ordre des tribunes :
glaïeul ou gladiateur.
Les
fauves ont déjà été choisis
et la question dicte,
sa faucille de marbre.
CARLOS
FERNÁNDEZ DEL GANSO
École
de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedis 19H Madrid
Coordinateur: Miguel Oscar Menassa
Madrid,
4-3-04
Une
lumière qui agonise entre ses jambes
gémit le rythme sauvage de l’amour. Rugit
la tempête, le vent de la lassitude et
je m’enfonce dans des fluides ardents,
j’attrape la sinuosité du vertige. Elle
veut me faire crier son nom,
me blesser au côté, me perdre et
me trouver à l’abri du temps.
Elle sait qu’il n’y a pas de paradis feints.
Trace féroce, elle fouille dans mon âme, elle insiste
à prendre mon corps pour alimenter la vie
CONCEPCIÓN
OSORIO CHICHÓN
École
de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedis 17h Madrid
Coordinatrice: Carmen Salamanca Gallego
Madrid, 5-3-4
De
tant marcher parmi les tombes
je
suis devenue mousse
tombe
et amertume
crépuscule
assoifé
insatiable
soif
tombée
du jour.
De
tant marcher
j’ai
gardé dans le sang
l’habitude du pas.
Tant
de pas,
m’ont
éloignée des morts .
J’ai
connu les vivants
leurs
abîmes et leur tendresse.
Je
suis devenue l’un d’entre eux
tendre et abyssale
humaine.
La
mort pourra venir.
Je
n’ai pas peur
Claire
Deloupy
École
de Poésie Grupo Cero
Atelier du samedi à 19h.Madrid
Coordinateur:
Miguel Oscar Menassa
Madrid,
9-3-04
Aujourd’hui
je laisserai voler l’affection
cette obscurité dans la couleur
la force de l’étreinte
me diluerai ainsi dans le temps.
Aujourd’hui
comme si c’était la dernière fois
je hisserai l’amour avec la force des mes bras
et éparpillerai sa trace de riens et de jamais
dans l’infini lassé de grandeurs.
La
fierté se languira de ta beauté
séduite par la candeur des baisers volés
et avec la simplicité d’un jour de tous les jours
nous trouverons l’intensité de la vie à chaque ligne.
EVA
MÉNDEZ HERRANZ
École
de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedi 17h Madrid
Coordinatrice: Carmen Salamanca Gallego
Madrid,
11-3-04
Pour
ne laisser passer
ni une voix
écho de rêve
ni une crainte obscure
flux systématique
j’ai
accueilli
une facilité
une catastrophe superflue
j’ai pris de l’homme
son point réel
sa lettre basse
quand soufflent les poèmes.
CLÉMENCE
LOONIS
École de Poésie Grupo Cero
Atelier
Samedi 17h Madrid
Coordinatrice: Carmen Salamanca Gallego
Madrid,
12-3-04
Mort,
a-t-il dit
et le vers s’est transformé en colombes.
Maison, a-t-il dit, ver de terre,
peut-être pierre tombale, lumière, ciment
et de ses lèvres ont germé
des baisers désirés par des milliers d’hommes -poètes ai-je dit ?
Avril, pleurs,
cadavre, a-t-il dit, coffre
tombe, voilà ce qu’il a dit
et au final
enfin quelque chose qui devient dure!
Son corps a été une feuille blanche,
une plume avec 4 histoires dans son histoire.
Ouragan, a-t-il dit,
boue, solitude
yeux,
mer, cendre.
HERNÁN
KOZAK CINO
École
de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedi 17h Madrid
Coordinatrice: Carmen Salamanca Gallego
Madrid, 15-3-04
MÉMOIRE
DE LA FIÈVRE
Carilda Oliver Labra
Une
feuille blanche convoque
mes mains tremblantes
cherchant obstinément
la douleur de ma condamnation,
comme si la vie se faisait
de certaines certitudes en cage.
Un point disloqué
de l’espace blanc choisit,
dans des aubes de pénombre,
la solitude féroce,
soupir renaissant
dans les neiges sacrées de l’âme.
Des cithares vagabondes tremblent
dans la claire rumeur
où s’endorment
des scrupules sauvages
en manades de lumière.
Une torche médiévale
dissèque des chemins dans mes veines
tandis que l’aurore mange des enfants morts
comme s’ils étaient vivants.
Venez
à mes pronoms maudits,
verbes de miel,
paroles sans luxure,
pour absenter mon corps échoué,
vorace,
dans le marécage béni,
mémoire de la fièvre.
FERNANDO
ÁMEZ MIÑA
École
de Poésie Grupo Cero
Atelier Vendredi 15.30h Madrid
Coordinatrice: Alejandra Menassa de Lucia
Madrid,
16-3-04
JE
DÉSIRE RESPIRER DU DEHORS
J’OUVRE LES PORTES DE MON ÂME
Il
y a en moi, une attaque métallique,
de vie à vivre, un ouragan.
Ayant laissé la porte ouverte, il me laisse passer.
Hommes qui se hâtent de mettre un point d’or.
Ils
sont dieu et une fin à temps.
Des
routes en lune, attendent de converser, la mère pleure en elles toutes.
Elle pleure d’enfant, de maison, d’aliments.
Elle vient de s’épuiser dans le coeur des choses,
elle a touché le monde, s’est déclaré désert, habitable.
À sept heures, le soleil, se pose sur la lèvre,
il la laisse passer, la déploie, lui donne voix.
Nos
pensées restent en nous.
Pas un ne pense comme l’autre.
STELLA
CINO NÚÑEZ
École
de Poésie Grupo Cero
Atelier du dimanche à 11
Coordonne:
Miguel Oscar Menassa
Madrid,
17-3-04
La
page toujours blanche, nous attend
anxieuse, comme un amant secret
disposé à tout. Toujours quelques mots pour commencer,
¿toi, tu te déshabilles ou je te déshabille?
Tu me manquais.
Comme j’avais envie de t’embrasser
de plonger dans ton sexe.
De border ensemble un poème
de frôler de biais une histoire.
Le meilleur poème était celui que nous n’écrivions pas
celui
que nous nous disions avec nos corps
ta main sur mon sexe, ma bouche sur
ton sexe.
Et ensuite nous ne savions pas, et ça n’avait pas non plus d’importance.
T’aimer me faisait du bien, me faisait regarder l’après-midi avec amour
n’importe quelle voisine me paraissait sympathique
et le futur ne m’était pas incertain, mais il avait toute la force du
lendemain.
Je t’aimais en tremblant.
En tremblant je t’aimais.
PAOLA
DUCHÊN REYNAGA
École
de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedis 19h Madrid
Coordinateur: Miguel Oscar Menassa
Madrid,
18-2-04
Tu
sens un danger
de l’autre côté du battement.
Tu vois un regard
vêtu de mépris
à la fenêtre noire
et la douleur ouverte
contracte ta poitrine
du fond d’un cri.
L’abandon,
toujours craint,
plante sa griffe face au vent,
menace en silence
de rendre ta liberté au froid.
C’est
l’absence
qui marque le rythme
du sang,
qui arrête le temps,
emprisonne le découragement,
tandis que tu trembles
au milieu du chemin.
Tes
muscles suspendus
à l’attente d’une rencontre
sur un point équidistant
du sable et l’horizon
voulant couvrir le vide.
Tout
d’un coup,
un visage
surgit de l’abîme bleu,
énorme miroir
dont le reflet te montre
ton ennemi.
Tu
sens un danger
de ce côté du battement.
MONTSERRAT ROVIRA
École
de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedis 17h Madrid
Coordinatrice: Carmen Salamanca Gallego
Madrid,
22-3-04
JE
TOMBE DEPUIS LES FANTÔMES DE MES RÊVES
Je
tombe depuis les fantômes de mes rêves
pour me placer parmi les mortels.
Je nais.
J’atterris dans notre monde grièvement blessé
je surmonte l’impuissance de
savoir
qu’il nous est prohibé de modifier sa route
et je voyage sur ce papier, avec moi
à la recherche d’un meilleur univers.
Cette cellule est ma forteresse et ma liberté.
Blanche solitude des lys
éphémère beauté.
OLGA
DE LUCIA VICENTE
École
de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedis 19h Madrid
Coordinateur: Miguel Oscar Menassa
Madrid,
23-3-04
SI
JE NE TE VOIS PAS, JE NE ME RAPPELLE PAS
Dans
l’arbre,
se trouve la roche et son souvenir,
les visages qui hier pesèrent
dans la mémoire,
et ma nuque pleine de plis
qui gardent en eux-mêmes
l’aurore et son rejeton.
Si
je ne te vois pas, je ne me rappelle pas les voix
qui annoncèrent ton départ,
la pluie
comme des cristaux, sans écume,
tombant.
Peut-être
que demain tu reviendras
arroser de ton regard,
mon futur.
Fin stratagème qui accompagne :
ta voix, le son de ta voix
au milieu de la nuit
taillant au feu
mon contour.
J’ai
joué mon cœur
au tourbillon du vif,
et j’ai acheté des centaines de livres
qui parlent d’amour.
Pour ensuite,
quand la roue tournera
et nous ramènera
ce stratagème de l’image,
écran de la vie même,
dire de nouveau:
voilà mes mains
et mes pieds,
j’arbore
mon corps
à chaque mouvement
impossible,
de l’histoire
et je me soumets au délicat va et vient
qui rythme mon destin,
ton nom,
lettre de feu
gravée dans ma mémoire.
ALEJANDRA
MADORMO
École
de Poésie Grupo Cero
Atelier Vendredi 11.30h Buenos Aires
Coordinatrice: Norma Menassa
Madrid,
24-3-04
Ouverte
à mes fenêtres
équilibriste du désir et de ses corniches,
à trente cinq ans
j’embrasse doucement les lèvres de la mort
et la fumée ardente de sa voix ;
elle me fait tourner la tête, elle m’aveugle.
Je me réveille dans le sein délicat de l’éphémère.
Il y a une pluie de papillon
qui boivent la vie en déployant leurs ailes.
Pauvre de moi ! Peau de femme et sexe de poète…
Ensuite,
j’ai écrit avec mon sang une autre femme
qui pour mieux voler, pour t’aimer en liberté
s’est enchaînée au vers.
PAULA
MALUGANI
École
de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedis 19h Madrid
Coordinateur: Miguel Oscar Menassa
Madrid,
25-3-04
Je
me rappelle l’inquiétude l’après-midi,
nettoyant des lieux peuplés, des écrits,
des feuilles et des pays d’un autre temps.
Nous
invoquions le soleil
et il était collé à mes pupilles.
Que les mouches ne perturbent pas mon rêve, disait-il,
et les mouches venaient de la rose des vents,
abandonnée sur les rides de mon visage.
Dans
l’amour inconnu
avant de se réveiller du silence,
dans la chambre
nous descendions quelques marches.
Jaime
Icho Kozak
École
de Poésie Grupo Cero
Ateliers Dimanche 11h Madrid
Coordinateur: Miguel Oscar Menassa
Madrid,
26-3-04
Sur
ce rêve en mille morceaux,
sur ces os ayant peu de futur,
quel amant viendra, quelle voix nommera
le vivant et le mort
l’ouvert fermé !
Quelle danse sous le joug de pieds
ensevelis !
Entailles d’amours gravés
siècle après siècle sur les peaux
des amants d’aujourd’hui
et les amants absents.
Tourbillon
dévoreur,
de cette machine que je suis,
quand je manque au rendez-vous.
Je
cherche des pierres tombales qui ne souffrent
pas d’urgence envers moi,
qui ne veulent pas m’arracher
mon nom mémorial,
celui qui commence et transcende
mon édifice corporel
et son arrière-boutique d’images.
J’imagine
l’horizon
et je rêve de chacun
responsable, répondant,
macérant des mots
impliqué dans ses actes,
sans fuir dans les drames des autres.
Je
rêve de chacun
cédant le mot
seulement devant un point final,
là où quelque chose commence.
AMELIA
DÍEZ CUESTA
École
de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedis 19h Madrid
Coordinateur: Miguel Oscar Menassa
Madrid,
29-3-04
Toi
qui tombe
du sol vers le haut,
toi qui remplis de larmes ta bouche,
toi,
qui pourrais la remplir de mots ;
toi,
qui a oublié le portemanteau de ton âme
et elle tombe par terre tant elle est grande et lourde
je ne comprends pas tes prières,
tes inutiles lamentations désespérées,
je ne sais pas, que cherches-tu?
voler à la vérité son destin?
Aujourd’hui, je te cherche, bien-aimée ;
hier, j’ai dû te perdre.
Demande mon nom,
ce sera un autre;
je ne me rappelle pas,
ni voyages, ni retours,
je reste ici même,
immobile
et je diffère des roches;
mes bras sculptent le vent
et si ce n’était
parce que les feuilles de pin
sont comme des aiguilles,
je pourrais dire qu’elles caressaient mon visage.
Je dois te dire, bien-aimée, que malgré toi
tu n’as pas été la seule chute ;
si c’est irréparable
celle qui ponctue, clairement,
sera la mort.
Non, non mon amour,
entre toi et moi, les points
sont comme le vol des oiseaux,
ce voyage d’éternel retour
que le poète
aime des hirondelles ;
à partir d’aujourd’hui, on interdit
dans notre règne,
le point final
le seul fait de le mentionner,
sera puni par les dieux.
Mais, chérie, tout a une fin,
la vie, par exemple, la mort.
Vivons
alors!
volons !
Rapprochons-nous, éloignons-nous!
JORGE
FABIÁN MENASSA DE LUCIA
École
de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedis 17.30 Madrid
Coordinatrice:
Madrid,
30-3-04
NOUS
ALLONS RACONTER DES MENSONGES
Ce
fut un massacre incertain
vous rappelez-vous:
Les déments gouvernaient
ils aveuglaient nos chemins
les heures se couvraient
d’un ciel tonitruant
par la présence des bombes.
Et
ce ne fut pas sur nos corps
bien que je me souvienne que les balles
nous ont fait saigner.
Nous
sommes sortis dans la rue
en criant et en dansant,
faisant l’amour
tous avec tous.
Nous
sommes sortis dans la rue
pour mourir empoisonnés
nous étions des chiens coléreux
vaguant parmi les peines
à la recherche de la mort.
Nous
criions!
nous criions contre tout
une guerre tranchait des milliers de vie
le sang d’un frère occupait mon corps
et la radiation du silence prématuré
parcourait épouvantée mes veines décimées.
Nous
sommes sortis dans la rue
en pleurant les morts.
Rouges étaient les pupilles
et rouge était le sang.
Vous
rappelez-vous :
Ils ont dit que la guerre
était loin des yeux
personne ne les a crus
personne ne les a crus.
MANUEL
MENASSA DE LUCIA
École
de Poésie Grupo Cer
Atelier Samedis 17h30 Madrid
Coordinatrice:
Madrid,
31-3-04
J’absorbais des mots
qui pénétraient dans mes yeux
comme des rayons certains
brûlant des murs d’acier.
Des combinaisons de lettres
jouant entre elles
me réveillaient
du sommeil nocturne
semant dans mes entrailles
des buissons épineux
enlacés
à des roses cramoisies.
Parfois j’étouffais
parmi tant de voix.
Et ma vie
n’a été qu’une phrase.
Les cornées ont brûlé
et les mots
ont déclaré la guerre.
D’incessantes batailles
ont gravé des symboles sur mon corps
un relief de champs jaunes
en friche
mais pleins de promesses.
Et j’ai voyagé épuisée
de tant fuir
jusqu’à arriver au néant.
Ni même là je mourus.
Je l’ai su un matin
en me réveillant bâillonnée
en fermant
la dernière bataille.
MARISA RODÉS PUEYO
École
de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedis 17h Madrid
Coordinatrice: