Madrid, 1-7-04

L’ATTENTE

Contemplée pour la première fois,
toujours tarée.

Il y a dans mes veines
je ne sais quel suave mystère,
sa douce houle, mais terrible,
ces vastes plaines d’eau,
ces cimetières :
les vagues surgissent et meurent,
coulent et recoulent sans arrêt
parce qu’ici dorment
et rêvent des millions d’esprits
et d’ombres confondus,
des millions de rêves noyés,
de somnambules, d’hallucinations
s’agitant comme qui ne peut
dormir dans son lit, elles provoquent
dans leur inquiétude, une houle incessante.
On dirait le cœur du monde
battant dans leurs marées.

Gonflée par ses éternelles vagues,
il est impossible de ne pas reconnaître en elle
le Dieu séducteur,
il est impossible de ne pas s’incliner devant elle
comme je le fais moi.

ROSA GARCÍA
École de Poésie grupo Cero
Atelier Samedis 15h30 Madrid
Coordinatrice: Carmen Salamanca Gallego


Madrid, 2-7-04

CRÉPUSCULE

Le soir tombe de cuivre et d’or.
Des lumières allument
des braises dans les yeux,
alchimie sur le papier.

Il surprend les amants
peau contre peau dans un soupir
taillant de leurs lèvres rythmées
des baisers dans l’infini.

La nuit pleut
des larmes d’oubli.
La page blanche frissonne
moissonnant l’hiver.

C’est la solitude profonde,
quand elle me déshabille en mots
à l’abri bleu de la nuit,
qui égrène des rêves.

Mélange de corps
sueur qui saisie.
Quelle est seule la lune
brillant dans sa tristesse.

De l’horizon pend
un grelot de mains
qui palpite en sang
enlevant la mémoire.

Vite, vite
la nuit est mensonge
elle est devenue feuilles sèches
enchassées dans le doute.

La mort m’étreint la taille
il n’y aura personne pour me ramasser.
C’est un amour de temps passé
à l’aube, il m’a aveuglé.

CARMEN ORTIGOSA
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Dimanches 17 h. Alcalá de Henares
Coordinateur: Carlos Fernández del Ganso


Madrid, 5-7-04

 

JOUER À AIMER

 

Au de-là de mes yeux

Qui es-tu ?

Qui te connais?

 

Si je ne jouais pas à ce jeu

de faire comme si je t’aimais

 

Dans quel immense oubli

tomberais-tu, toi et ton nom?

 

 

C’est le dernier jour que je t’attends,

La fourchette me regarde

avec une infinie tristesse entre les dents.

 

Nous avions dit huit heures et demi d’hier

et c’est aujourd’hui et tu n’es pas venu.

 

J’inspire aux murs

une compassion

violette et mélancolique.

 

Ne t’inquiètes pas

alors que je t’attendais

 

sachant avec certitude

que tu n’arriverais jamais

 

et sans arrêter pour cela de t’attendre,

j’ai écrit quatre ou cinq poèmes.

 

L’un d’eux aurait ta manière de

s’arracher la barbe, si tu n’étais pas imberbe,

et un autre ta manière exacte,

d’arriver en retard à tout.

 

Les oreillers revêtent un sillon

d’inappétence au milieu du front.

 

Nous avions dit huit heures et demi d’hier.

Cent ans ont passé et tu n’es pas venu.

 

J’ai écrit plusieurs livres.

 

L’un porte ton nom

mais aucun n’est ton fils.

 

Quel improbable

t’occupe donc ?

 

Es-tu donc mort ?

 

Ma spécialité

c’est de t’attendre.

 

Je sais attendre debout, couchée

je sais attendre mélancolique, furieuse,

je sais attendre comme si je n’attendais pas.

 

Si tu venais, si réellement tu arrivais,

serais-je préparé pour la rencontre ?

 

J’ai une peur atroce et quotidienne.

 

Une peur de voir tourner les saisons

et moi, de rester tranquille,

 

au cas où tu viendrais,

au cas où tu te déciderais

à me briser le cœur.

 

Mon amour ne peut plus que ton souvenir.

 

ALEJANDRA MENASSA DE LUCIA
École de Poésie Grupo Cero

Atelier Samedis 19h Madrid

Coordinateur: Miguel Oscar Menassa


Madrid, 6-7-04

 INDIOS GRISES

Sur l’extrême obtus du silence
je supplie ma raison d’oublier la sagesse,
qu’elle me permette de voler.
Avec une précision millimétrique,
je déterre la hache de guerre
et, dans mon âme, de vieux tambours
attendent la revanche de mes mains.

Comme des dieux expulsés de l’éden,
nous avons dépassé l’indéchiffrable blessure
par les fentes du permis.
Nous avons été entraîné par ta voix
à l’art de survivre à la chute,
hausser le regard et réviser les alliances
pour revenir, de nouveau, à la bataille.

De violentes symétries d’entaille usurpatrice
ont essayé de dévier notre chemin
opprimant le désespoir d’autrui.
D’hermétiques constructions de fonction séculaire
ont glissé la viscosité de leur regard
sur le profil de chaque rêve,
ils opposèrent des cabales au dessin incomparable
à la furie qui naissait dans notre regard.

Le moment était arrivé :
Des mots comme des dards empoisonnés
au centre même de la machine
dernier refuge du tyran.

Rien n’arrêtera notre chant,
cette fois nous sommes des millions, des millions
d’indiens tombant, obstinément,
dans le tourbillon de la réalité
vers le brillant destin du gris. 

Carmen SalAmanca Gallego
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedis 19h Madrid
Coordinat
eur: Miguel Oscar Menassa


Madrid, 7-7-04

INDIOS GRISES 

Subtile traînée coupant l’air
étrangère de moi,
j’agite le drapeau du bonheur
et j’écris un homme nouveau
qui n’a pas besoin d’un champ de bataille
pour écrire un vers.

La guerre sera un jeu innocent entre poètes
une ironie du destin,  enterrement fatal de l’innocence.
Un dire quotidien qui inclut la parole
une lance infernale qui ne détruit pas,
une fusée qui dilate l’univers.

Des jeunes chantant parce que toute la liberté est dans le chant.
Des indiens de papier dessinent le contour des corps,
ils approchent la distance entre les peuples,
ils construisent le son d’une voix,
son temps.

CRUZ GONZÁLEZ CARDEÑOSA
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedis 17h Madrid
Coordinatrice: Carmen Salamanca Gallego


Madrid, 8-7-04

HOMME ASSIÉGÉ

Ensuite tu as dit à voix basse:
«Rien n’est au verbe nager,
les encyclopédies et les astres
donnent une signification aux sens
de l’âme quand, vierges, elles condamnent
la tache bleue que ta langue
a laissé sur ma peau ».

Moi je t’ai cru,
je ne suis plus allée chercher
sur les pages froides de l’hiver,
des cartes gardées dans la manche
ni de profondes cavités

dans le va-et-vient de la marée
pour compenser tes allées et venues,
pour briller irrégulièrement
sur l’adroite nuit.

Une paire de pantalons
avec deux jambes gauches
ont vêtu nos idées,
deuils de demi-lune et rafales de sang
ont été soif et eau pour la catastrophe,
hangars remplis d’air,
cataclysme épopéique et, ensuite,
ta voix a perdu son écho.

Candidats au refuge éternel,
nous sommes tombés dans le déversoir
quatre ou cinq fois,
avant de chercher les égouts du cœur
le motif suivant pour atteindre,
du bout des doigts,
l’extrême dictature du mot.

Nous avons ignoré par pure confusion
le sens des actes
et à partir de cet instant,
capturés entre viscères et remords,
nous avons scellé tous les pactes avec le monde.
Oui, c’est vrai, nous sommes jeunes
mais un homme assiégé,
privé de la parole
n’est pas un homme.

MAGDALENA SALAMANCA GALLEGO
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedis 17h Madrid
Coordinatrice: Carmen Salamanca Gallego


Madrid, 9-7-04

LE RÊVE DE DALI*

Quarante degrés, don Salvador,
et non pas la persistance
ont fondu ma montre
sur votre poignet.
Vous êtes monté sur la mouche
de plusieurs années sèches
et un visage qui ne peut
son cri en débandade.

Une femme qui nous regarde
de sa fenêtre,
le dos au grand Observateur,
tisse de ses yeux les franges irrévérencieuses
de votre moustache et vous avez très mal
l’année et le rêve de celui qui crie
sur la table votre grande promesse.

Je refuse de vous écouter, monsieur,
mais je vous écoute, Dali,
avec votre main sourde et votre cannelle
de couleurs, je me rends devant
celui qui a fait du rêve si vive entreprise.
Matériel de chant je suis,
qui avec un de vos coup
pourrait tracer ma silhouette
en deux tristesses.

ANDRÉS GONZÁLEZ ANDINO
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedis 17h Madrid
Coordinatrice: Carmen Salamanca Gallego

*Título de un cuadro de Miguel Oscar Menassa
www.momgallery.com


Madrid, 12-7-04

QUAND JE LIS

Quand je lis,
j’ai l’âge du poème,
et une voix de silence,
tremble dans mon écoute.

Et, parfois, après j’écris
parmi les soleils
ce venin qui ne tue pas
celui qui a bu de ses lèvres,
l’essentiel.

Tu pars, néanmoins,
et les aiguilles s’arrêtent,
l’ombre de pierre
calme,
s’évaporant comme un sifflement
dans les intimes applaudissements.

Ainsi, je scelle le jour
et je mens de nouveau
un enlèvement,
d’impossible libération.

CARLOS FERNÁNDEZ DEL GANSO
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedis 19h Madrid
Coordinateur: Miguel Oscar Menassa


Madrid, 13-7-04

LA TRESSE

Ce n’est pas toi qui dérobe la lune
dans mon dos, celle qui trame les
rêves, qui prête le marteau
au rouge et à l’indigo… Ce n’est pas toi,
la charmeuse de vertiges,
la danse sans chaussures, une excuse
de points de suspension. Nous sommes
en fugue permanente, sans trou
à la boutonnière, la proue gîtée
au futur… la tresse de l’amour
attachée par des épingles, l’oreille légère
l’envie dans les mains pour unir.

CONCEPCIÓN OSORIO CHINCHÓN
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedis 17h Madrid
Coordinatrice: Carmen Salamanca Gallego


Madrid, 14-7-04

QUELQUE CHOSE M’EST DONNÉ À VOIR

Quelque chose m’est donné à voir tous les jours
et je ne sais quelle force me tire d’un côté
où les drames du crépuscule n’existent pas
qui trouve sa splendeur dans la chute.

Quelque chose m’est donné à voir et quelque chose me regarde
me rendant incapable dans le mensonge
qui entoure des masques nécessaires de la mort.

Quelque chose s’est cassé en deux et en mille morceaux
et a transformé la géographie des verts
et des bleus tachés de montagnes
en une immensité de couleur cendre.

Ensuite il pleut et pleut sans cesse mouillant les linceuls,
convertissant le maigre en armure rigide,
métaux d’origine planétaires,
boucliers de raison où le pouvoir
impose une dominance et le maître en demande plus.

Quelque chose m’est donné à voir,
et le soleil ne brille pas sur des boites écrasées d’ignominies,
poubelles terrestres,
deuils et épouvantes lancés au monde
demandant le privilège de la largeur,
l’invasion terrestre comme au début,
pomme des siècles abîmée,
équation de la douleur pour un système anonyme
qui juge la politique de l’homme,
perdu de l’histoire,
en répondant au vorace.

NORMA MENASSA
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedis 19h Madrid
Coordinateur: Miguel Oscar Menassa


Madrid,15-7-04

OH… LAISSE-MOI M’ÉLOIGNER

Oh… laisse-moi m’éloigner pour te voir
mettre des mots au chemin
apaiser le feu
qui m’attache à toi à chaque pas.

Laisse-moi écouter le silence.

Laisse-moi boire l’eau de la candeur.

Laisse,

            laisse resplendir sur la chair

                                                           des vers arrachés à l’amour.

Claire Deloupy
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedis 19h Madrid
Coordinateur: Miguel Oscar Menassa


Madrid, 16-7-04

 CINQ MINUTES

Cinq minutes avant les adieux
les minutes sont
sagaces
             comme des hérauts noirs
aiguisés
             comme le brillant des étoiles
arides
           comme l’ocre saveur de l’adieu,
                                                             oxyde du temps sur les lèvres.

Cinq minutes avant les adieux
les bras retiennent
                             la tiédeur des corps ;
le regard,
               les sourires de l’amour ;
les larmes sillonnent des horizons
dans toutes les directions.

Ce sont des rythmes de cœurs
qui semblent abandonner le pouls,
des voix qui chantent le rythme de l’humain,
des regards qui font trembler les titans.

Rêves de naufrages
et radeaux amoureux.

Comment alors
                        ne pas chanter,
                                               l’âme ?

EVA MÉNDEZ HERRANZ
Escuela de Poesía Grupo Cero
Taller Sábados a las 17 h. Madrid
Coordinadora: Carmen Salamanca Gallego


Madrid, 19-7-04

AUJOURD’HUI

Aujourd’hui les esclaves poursuivent
le réconfort difforme de ceux  qui sont morts.
Terre faible, de personne,
accrochée a la vie par ses extrêmes.
Décadence des pleurs
qui un jour furent éternels.
Tunnel où l’obscurité
lèche les restes.
Atomes de demain.
En esclavage infini en esclavage.
Sexe qui silencie le cri.
Il découpe la nuit en mille morceaux
pour l’art d’aimer le nécessaire
et voir l’immobile s’arrêter dans la boue.
Je dors sous la soif
qu’ont les silences
et je te pardonne amour.

Aujourd’hui, moi aussi
je suis un ver vil,
un être imparfait.

LUCIA SERRANO
Ecole de Poésie Grupo Cero
Atelier Dimanches 11h Madrid
Coordinateur: Miguel Oscar Menassa


Madrid, 20-7-04

INDIENS GRIS

Qui n’a pas un indien sous ses vêtements :
des peintures de guerres sur sa peau rouge
des flèches traversant silencieuses la nuit,
blanches montures sur le profil de l’horizon?
Parfois, dans l’obscurité
la rumeur sourde de leurs tambours de fête
me réveille.
Le feu est grand et les femmes ardantes
attendent anxieuses la fin de la danse.
Demain nous partirons tôt
avant que le soleil
ne rende aux choses leur forme
et, à chacun de nous, son nom.

RUY HENRÍQUEZ
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedis 17h Madrid
Coordinatrice: Carmen Salamanca Gallego


Madrid, 21-7-04

INDIENS GRIS 

Nous sommes éblouissante
leçon de chant.
Un délice vital, une mesure
de ta voix.

Nous vivons et volons
du mot
à la falaise indéchiffrable
des notes.

En nous lançant à l’intempérie
nous tombons dans les mains,
dans les partitions, dans les poèmes
nous brillons en soutenant le gris.

Nous avons changé les armes. 

Nous serons un plagiat du désir
dans la main de tes lettres. 

CLÉMENCE LOONIS
 École de Poésie Grupo Cero
  Atelier Samedi 17 h . Madrid
  
         
Coordonne: Carmen Salamanca Gallego


Madrid, 22-7-04 

INDIENS GRIS

Qu’est la page blanche
si c’est la force d’Indiens Gris
qui appelle l’ordre des lettres,
qui convoque le rugissement des mots.

Aujourd’hui je veux trinquer pour
ces hommes et  ces femmes aimés,
qui ont rendu possible cette rencontre,
pour la vie et pour les succès.

Je trinque pour l’ouragan de Buenos Aires
qui a fait fondre au rythme de sa musique
les cœurs froids de Madrid,
je trinque pour Menassa, un sentier différent.

Parce que je ne veux pas que cesse la musique
parce que les Indiens Gris sont là
parce que nous ne pouvons arrêter de faire rugir les tambours
parce que la basse marque son rythme,

et la guitare chante et  chante le chanteur
et c’est pour ça et rien d’autre
que je voulais trinquer cette nuit
pour eux tous, ces  hommes et ces femmes aimés. 

JORGE FABIÁN MENASSA DE LUCIA
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedis 17.30. Madrid
Coordinatrice: Alejandra Menassa de Lucia


Madrid, 23-7-04 

JE N’ARRIVERAI PAS À LA FIN DU VERS

Je n’arriverai pas à la fin du vers
toutes les paroles lâcheront leurs cordes
elles ne seront plus de fidèles fourgons
des chemins de fer éternels du langage.

Je n’arriverai pas à la fin du vers
en disant que l’homme
a pu parler jusqu’à l’extase
et il a eu peur.

Je parle de moi.

Je n’arriverai pas à la fin du vers
parce que c’est le vers
qui m’écrit.

MARCELA VILLAVELLA
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Vendredis 11.30h. Buenos Aires
Coordinatrice: Norma Menassa


Madrid, 26-7-04 

AUX INDIENS GRIS 

Notes nommées en murmures insondables
pensées bleutées fouettent
le cou des coins de rue où je marche,
décorent mon regard comme des sommets caucasiens
dans le dernier râle de la rose éteinte.
 
Votre peau respire entre les ombres

comme entre les lumières,
animaux blessés par la parole,
vous guettez aux portes diaphanes du terrestre,
aux portes où dahlias exubérants  et  orages d’été
sont des visions fracassantes de la nature toute entière,
impondérables arpèges de la folie dans les doigts,
battant comme des chevaux hiératiques galopant au cataclysme.
 
On vous annonce le son vibrant des violons
et votre nom tombant sur le visage de ceux qui parviennent
à la terrestre plaine des hommes pour ensuite s’évanouir
-et il y en a tant- qu’ils n’arriveront jamais
et ils disparaîtront tout à fait en réalisant leurs activités.
 
On vous nomme les rues de ma ville
et je me promène parmi des animaux qui s’occupent de leur douleur comme d’un enfant,
je me promène parmi des animaux et je sais que moi-même je suis
celui qui veut s’asseoir pour toujours à attendre
tranquillement leur présence soudaine.
 

MANUEL MENASSA DE LUCIA
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedis 17.30h Madrid
Coordinatrice: Alejandra Menassa de Lucia


Madrid, 27-7-04

INDIENS GRIS 

Tu as vu !
Madrid n’a pas arrêté de sourire ces jours-ci.
Les Indiens Gris étaient là !
Ils apportaient des vers atomiques dans chaque accord.
Électriques,
un ouragan citadin marquant
le rythme de nos cœurs.
Acoustiques,

la force d’une cataracte
contenue dans son dire.
Nous avons tous dansé,

comme si nous avions eu pendant 1000 ans
les jambes attachées.
Nous avons chanté
avec la passion du sud brûlant dans la gorge.
Les Indiens Gris étaient là !

Et toi, tu n’aurais pas souri ?
 

HERNÁN KOZAK CINO
                                                                                                                                                                                                 École de Poésie Grupo Cero
                                                                                                                                                                                                Atelier Samedis 17h Madrid
                                                                                                                                                                      Coordinatrice : Carmen Salamanca Gallego


Madrid, 28-7-04 

AMANT RECONNAISSANT ENVERS
LES FLATTERIES MENSONGÈRES D’UN RÊVE
 

Capricieux pour l’amour

acculé de pénombre
il arquait son corps
à l’aube,
quand les mots
laissaient leur miel
sur les portails
et de vieilles servantes
égrénaient
leurs vices légers
sur de bleus
recoins éteints
depuis leurs pupilles. 
 

FERNANDO ÁMEZ MIÑA
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Vendredi 15.30 Madrid
Coordinatrice: Alejandra Menassa de Lucia


Madrid, 29-7-04 

INDIENS GRIS 

La chaleur de l’été redoublait
engourdissant les mots,
des oreilles somnolentes nous soutenaient à peine.
Un ouragan nous a fait sursauté,
un rythme de mots intenses
a secoué notre corps,
le regard
guettant un nouvel horizon
nous montrait
d’insondables sons qui caressaient nos lèvres.
Éclatement de vie qui a nous marqué le futur
dans n’importe quel après-midi de chanson. 

MONTSERRAT ROVIRA
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedis 17h Madrid
Coordinatrice: Carmen Salamanca Gallego


Madrid, 29-7-04 

INDIENS GRIS 

La chaleur de l’été redoublait
engourdissant les mots,
des oreilles somnolentes nous soutenaient à peine.
Un ouragan nous a fait sursauté,
un rythme de mots intenses
a secoué notre corps,
le regard
guettant un nouvel horizon
nous montrait
d’insondables sons qui caressaient nos lèvres.
Éclatement de vie qui a nous marqué le futur
dans n’importe quel après-midi de chanson. 

MONTSERRAT ROVIRA
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedis 17h Madrid
Coordinatrice: Carmen Salamanca Gallego


Madrid, 30-7-04 

SECOURS-MOI 

Secours-moi,
ne laisse pas mes os défaillir
ne laisse pas se briser
le dos des jours à venir.
 

OLGA DE LUCIA VICENTE
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedis 19h Madrid
Coordinateur: Miguel Oscar Menassa


Selección de Poemas Inéditos

index