Madrid, 2-1-04

LE FANFARON

“Lady Macbeth: On ne jouit pas,
tout est perte si le désir se réalise,
mais ne contente pas.
Il est toujours plus sûr d’être ce qui se tue
qu’après cette mort vivre un  faux bonheur »
W. Shakespeare

Tu devrais crier avec les garçons
frimant dans les rues,
soutenant les comptoirs des bars,
blaguant, dansant ou te disputant au Pacha de Barceló
ou bien en parlant en murmures
avec un litron au coin de la rue
Pourquoi es-tu là courbé
écoutant notre respiration,
confondue avec la rumeur de la mer de la M-30
un chien enchaîné et le klaxon d’un bateau dans le métro
observant comment s’allume l’allumette,
un visage mou de gamin récemment illuminé dans l’ombre,
les rayons du phare,
le mouvement d’une main avec une cigarette entre les doigts,
quand dans la ville s’étend sous le crachin,
les bars, les tavernes et les brasseries,
les rues des vagabonds et
les arcs de la promenade sont pleins d’amis et d’ennemis.

Tu n’as vu que des nuages qui cachaient le soleil.
La peur de la folie,
ce nœud qui t’attache, t’oblige
à descendre le drapeau de l’imagination
et à hisser le drap blanc avec lequel on te couvre
dans l’ambulance du SAMU          

ROSA GARCÍA
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedis 15,15h Madrid
Coordinatrice: Carmen Salamanca Gallego


Madrid, 5-1-04

MACHINE DU TEMPS

L’air surprend mon être
m’inculquant des poumons.

L’air me respire
m’étouffe et je pleure, je parle.

Ensuite les paumes des mains
se sillonnent de destins,
poèmes qui déchirent l’aube
sur le pic aiguisé de la lune.

Pélican replié sur lui-même, la nuit,
il écoute un autre de moi,
surgissant entre les mots.

SANTIAGO DE MIGUEL
École de Poésie Grupo Cero
Atlier Mercredis 19,45h Madrid
Coordinatrice: Paola Duchên


Madrid, 7-1-04

MOI JE VOUS DIS QUE C’EST DE L’AMOUR

Les toits d’ardoise où glissait
ton silence.
Des souvenirs d’un été qui a laissa dans le cœur
des traces de soleil…
hotographies, images tissées sur un univers mort.
Solitude des anges clamant liberté.
Moi je dis que je t’ai aimé.
Moi je dis que je t’aime…
Les enfants sont tombés, pas les tours,
ce sont les enfants qui tombent,
tu as oublié de les arroser.
Ils vendent leurs petits corps à la nuit,
Le froid tisse dans leur cœur un filet de stalactites
la faim s’arrête sur leurs pupilles…
Moi je dis que je t’ai aimé, au rythme des bombes,
bruit de jungle suburbaine…
cris d’extermination, rouges cris de sang,
mitraille et peau, et ton silence comme une dague obscure
qui traverse mon âme.
Moi je te dis que je t’aime, vieux monde.
Terre fertile mettant au monde ses enfants,
solennelle et bleue.
Le soleil est une lumière géante qui illumine
les scientifiques dans leurs laboratoires,
le soleil est une lampe à huile en or pour ceux qui
écrivent de leurs bureaux.
Le soleil est une énorme bougie pour le peintre
qui aime également toutes les couleurs.
Ça ne sert à rien de pleurer, de déchirer ses vêtements,
ça ne sert à rien.
Comprendre l’importance du soleil:
cela défait les stalactites du cœur
de quelques enfants étrangers…

ALEJANDRA MENASSA DE LUCIA
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedis 19h Madrid
Coordinateur: Miguel Oscar Menassa


Madrid, 8-1-04

EST-CE QUE CELA  ÉTAIT VIVRE?

Est-ce cela était vivre? As-tu dit,
retranché
dans les fissures de ta mémoire.

Moi, je tordais le geste et je volais:
Lierre entre les os,
de petites voracités intestines
tournent sur leur propre déraison
annonçant mon arrivée.

Demain dans mon âme
il y aura, écrite, une autre ride.
Laissons le corps en paix.  

Carmen SalAmanca Gallego
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedis 19h Madrid
Coordinateur: Miguel Oscar Menassa


Madrid, 9-1-04

LA FEMME EST MOI *

Elle parle avec les livres,
elle discourt intermittente
faisant des brisures au temps.

Elle se regarde indifférente
dans le miroir de la vie
et tombe sur tes yeux
pour mourir dans une phrase.

Elle écrit, convaincue que son amour
produira un amour entre les lettres.  

Lui est temps et distance aussi,
un silence sans voix; la nuit qui s’écoule
incendiée de lumière et de mots.

Un homme écrit et quand il n’écrit pas
il laisse glisser la plume sur la vie.
Un homme.

CRUZ GONZÁLEZ CARDEÑOSA
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedis 17h Madrid
 Coordinatrice: Carmen Salamanca Gallego

*Titre de la dernière publication de Miguel Oscar Menassa  


Madrid, 12-1-04

SI JE POUVAIS DIRE

Si je pouvais dire
en une seule phrase,
ce qu’hier
est resté sur la peau,
ce qu’on sent absurde
qui pleure dans les entrailles
et ne sait pas s’il meurt ou s’il naît,
et devient autre
quand il se fait ombre.

Il prie des silences
dans les coins
pour être miracle
enlacé au futur.
Comète, mer ou feu,
amour, péché.

Donne-moi un autre vers
un pâle sourire
de violon, ou bien les années
qui sans toi ne passent pas;
ni compte, ni douleur
oiseau ou plate-forme
soutenant une virgule,
repos
qui arrête en silence
tant de barbarie.

MAGDALENA SALAMANCA GALLEGO
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedis 17h Madrid
Coordinatrice: Carmen Salamanca Gallego


Madrid, 13-1-04

LE FARCEUR

Elle tarde à arriver, sans être appelée,
sa chemise la plus calme,
sa cravate affligée.
Compter jusqu’à treize il ne pouvait pas,
il était si bizarre, il lui manquait un gouvernement
et ses ministres, et tous ses esclaves,
et son pain invincible.

Il tardait à arriver sans valise,
le sortilège fait de croix,
son dépôt de multitude unitaire
deux centimètres sous le sol,
son éteignoir centenaire et ses nombreuses
révolutions d’escalier.

Tarde, en définitive, son pied sans pas
ou l’ombre sans promenade,
ou celui qui habite sans un lit solide
en lui-même, sans rêves,
celui qui traverse la vie en deux insultes,
celui qui n’a pas été appelé, il était si bizarre.

Et cependant
il a tardé à arriver,
il tardait à arriver
il tarde à arriver.
Il n’arrive pas.

ANDRÉS GONZÁLEZ ANDINO
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedis 17h Madrid
Coordinatrice: Carmen Salamanca Gallego


Madrid, 14-1-04

POUND N’EST PAS UNE UNITÉ MONÉTAIRE?

La grande lettre féminine,
l’énorme demeure de l’animal assoiffé,
le mystique récif de la fuite calcaire,
le jour où l’on s’y attend le moins.

Le jour le moins transpercé,
l’éclat stérile et déconcertée,
l’impayé de l’électricité.

La conque aux épines,
le jour où je me lève
et je souris total
la croix enveloppée d’or et de contrebande
l’heure où je suis lue par moi
alors que Nietzsche m’ausculte.

Le jour où j’oublierai les mots
et où je devrai transmettre
des sons de scarabée
qui semblent de véritables mots
et des blousons de réverbères,
De quoi puis-je parler, moi, si un tel Thalès
a déjà existé?  

L’urgence d’être un héros, alors.  

Quel phénomène s’est répété
où l’homme de l’os et partout
il traversera siècles et absolus
et des hécatombes d’oubli partiel
et il arrivera jusqu’ici
pour s’asseoir sur cette chaise
devant ma tasse de café,
avec mon discours abandonné
et nous n’étions pas deux
mais une condensation des nuages?

Comment pouvez-vous être vrai 
monsieur qui dirige cette patrie,
vous qui mettez en relation comme moi,
-j’ai besoin d’y penser-
une clé anglaise
avec une petite fille de papier qui traverse une porte
d’où sort
disproportionnellement
un lapin
si vous vous asseyez sur cette chaise?  

Il y a des jours
où nous nous trompons tellement
que nous aurions besoin de pouvoir nous pardonner,
il y a des jours où je pense que l’essence des rêves est
là où ils voguent seuls,
grandes langues déjà disparues
en relation
à l’oubli total.

PILAR GARCÍA PUERTA
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedis: 17h Madrid
Coordinatrice: Carmen Salamanca Gallego


Madrid, 15-01-04

ANNIVERSAIRE

Le sapin a fêté une écorce de plus,
et le catalogue de noix
se brise sur la ligne exacte en lustres,
de chaînon et de cadence.

L’orchestre fête,
dans une coquette mélodie, sa tempête d’applaudissement
et de final de notes,
dans la décomposition parfaite du siècle.

Les astres tombent,
la fin du tournant agonisant
mille pointes à cinq étoiles
et tous les crayons dans leur plumier d’enfance.

Et en exploitant des vierges,
les caves du bateau coulé
dans son voyage de désert,
laissent dans sur ton revers, une caresse de fleur
et à côté près du cou,
du carmin de tristesse et l’adieu.

CARLOS FERNÁNDEZ DEL GANSO
École de Póesie Grupo Cero
Atelier Samedis 19h Madrid
Coordinateur: Miguel Oscar Menassa 


Madrid, 16-1-04

LE TEMPS EST...

Dans le courant et non dans l’eau
calme, je trouve les traits
que j’aime en toi. Tes yeux doux
de nuage gris ou de vert jonc. Ces
cheveux, dilués sur une onde continue
ou en débandade, tourbillon
compliqué. Et les sages, terre
vierge, boue où je m’enfonce et
moule les miens. Le temps est…
ce courant constant qui nous rapproche,
te séparant de l’image que je connais.

CONCEPCIÓN OSORIO CHINCHÓN
École de Poésie Grupo
Atelier Samedis 17h Madrid
Coordinatrice: Carmen Salamanca Gallego


Madrid, 19-1-04

JE T’ATTENDS

Je t’attends sans hâte
sans retard,
sans aucun espoir.

Je t’attends attachée à chaque lettre.

Je t’attends en silence cadencé,
dense comme les eaux obscures.

Je t’attends sans passé.

Improbable je t’attends
galactique
tournant parmi les étoiles
nébuleuses de soupirs et de chant.

Je t’attends acculée dans le malheur d’attendre.

Heureuse d’attente infinie
dispersée
quiète
frémissante.

Je t’attends encore
contre toute attente

temps à part
lettre.  

Claire Deloupy
École de poésia Grupo Cero
Atelier Samedis 19h Madrid
Coordinateur : Miguel Oscar Menassa  


Madrid, 20-1-04

  LA MAIN

Te voyant je dirais que tu es furieuse
te débattant avec ton iota de muscle
avec l’os blanc de ton axe,
soutenue par un mot
comme à un clou ardent.

Si quelque chose d’humain dure encore
c’est le tropique humide de ta paume,
les doigts caressant lentement
les vertèbres de quelque abécédaire.
 
Cyclope mutilé de l’écho
tu boites de l’autre main
en pensant seule,
unilatérale comme la science.
 
Je touche, animal aveugle,
le front de ce rêve
qui s’alimente d’autres rêves
sans arriver à te comprendre.
 
Fenêtre ultime,
marchant sur la soie blanche
tu lances une ombre d’encre
laissant ta trace de mort.

RUY HENRÍQUEZ
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedis 17h Madrid
Coordinatrice: Carmen Salamanca Gallego  


Madrid, 21-1-04

APOCRYPHE URBAIN

Sans cavaler de souvenirs
seulement cuspide
de quelque souvenir
brisé
sur le velours de l’asphalte
mes veines attachées à ta grise épaisseur
je navigue infâme
le cap en spiral
que commande ce jour.

EVA MÉNDEZ HERRANZ
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedis 17h Madrid
Coordinatrice: Carmen Salamanca Gallego


Madrid, 22-1-04

OSE MON AMI

Le ciel curieux sait que je désire converser avec quelqu’un et aujourd’hui tu as été le
destinataire d’une passion qui ne sera jamais plus mélancolie.
Derrière le cristal, le crépuscule est toujours fier.
Mes yeux vaguent pour te trouver dans un baiser qui n’ait pas de ténèbres.
Des amours dérisoires inquiètent les plaintes et troublée, je choisis de nouveau 
l’ enfer au néant.
Sens-tu les gouttes de pluie s’écoulant à travers les siècles absents?
Trouvons le temps, amour!
Ses chaînes morbides dans les nuits obscures ont perdu les pierres
précieuses sur les routes.
Ose, mon ami, affronter les idiots avec leur infernal cortège
funèbre permanent.
Allez, laisse la vie et si cela était nécessaire, moque-toi de dieu et du diable.
Vis !

LUCIA SERRANO
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Dimanches 11h Madrid
Coordinateur: Miguel Oscar Menassa


Madrid, 23-1-04

IL FAUT CHOISIR LE MORT

Ce mort qui souffre son bonheur
sa différence attachée et arrachée
de cet écrou invisible.

Il balbutie son futur nom
et avec un  revolver de pierre
il tire sur la peau toujours vivante du mot.

Le choix est un nom.

CLÉMENCE LOONIS
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedis 17h Madrid
Coordinatrice: Carmen Salamanca Gallego


Madrid, 26-1-04

COMMENT ANDRÉS ÉCRIRAIT-IL “LE TEMPS EST”?

Comment Vallejo calculerait-il une racine carrée?
Il s’assiérait sur son balcon,
il aurait sur la table
des vers de toutes les couleurs
et des circuits intégrés,
un de chaque continent.

Comment León Felipe ferait-il un robot pour mesurer
le poids des lettres?
Il assemblerait des aurores métalliques
des pierres de contenu chimique exacte.

Comment Miguel Hernández ferait-il de la philosophie sur le réseau
des points cardinaux?

HERNÁN KOZAK CINO
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedis 17h Madrid
Coordinatrice: Carmen Salamanca Gallego


Madrid, 27-1-04

LA BÊTE

Quand la bête s’empare de moi
quand la titanesque bête
clame de tous les recoins
et ses ordres sont menaçants
l’animal appuie sur mon ventre et mes tempes
l’obstination devient quotidienne.

Je suis l’homme qui est la cause des autres
dans mon regard et dans mes mains
il n’existe aucune violence
seule la cruelle expression
de la bête emprisonnée
d’arrache-pied dans son corps.

Quand les ouragans se jette sur ma peau
je m’habille de toutes les couleurs,
je suis la feuille que le vent ne fera pas bouger
la roche statique, autour d’elle
tout est mouvement tectonique
et je suis aussi la roche qui ne résistera pas
au flux de l’eau, sa tranquille présence.

Quand j’aime,  j’aime
je suis la chaude tendresse
de la dernière pensée
d’un poète fusillé.

Je suis celui qui n’arrivera jamais à sa terre
parce qu’il n’est parti de nulle part.

Je suis celui qui a étayé les étendards
s’est vêtu de nuit
et a laissé sur son propre visage
tatoué l’étoile lumineuse
qui illuminera son chemin.

MANUEL MENASSA DE LUCIA
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedis 17.30h Madrid
Coordinatrice: Alejandra Menassa de Lucia


Madrid, 28-1-04

MORTEL

Comme un féroce combattant
je me réveille dans des méduses d’oubli.
Muet de raison et de gloire
j’entasse des tours en chute panoramique :
depuis un ciel en pyramide
vers mon chiffre mortel.
Je regarde mes mains marcher
vers le tourbillon
en installant dans les gérondifs
la virgule galactique
qui brisera la nuit
comme un cristal absent.
Dans mon crane la mort future
voyage dans des caves obscures,
d’aveugles galeries peintes
de la couleur noire du rire.
Vers ta légèreté convulsive
je dirige mon blé funéraire.
Alors que le désert se vide de héros
comme des ellipses altérées en matras de charbon.
Je vois dans le cristal de la nuit
des coupoles polyphoniques
écrasant leurs bateaux
vers des nuages décrépits
enterrés dans des jardins d’eau,
rites oubliés patrouillant dans des hivers ivres
dans d’aveugles cœurs germant de mes tombes.
Printemps de sépulcre fleuris dans tes yeux
de sombres éventails bordéliques crachent
quand j’écris ton inexistence,
pour tomber incendié sur ta peau d’enfer
comme une dent certaine
qui a reçu l’onction de Dieu.

FERNANDO ÁMEZ MIÑA
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Vendredi 15,30h Madrid
Coordinatrice: Alejandra Menassa de Lucia


Madrid, 29-1-04

COMPAGNON DE L’ÂME

Descends-moi la lune, t’ai-je demandé un après-midi et j’ai vu la confusion
peinte sur ton visage, acceptant le défi.
Rapidement puisque nous vivons un moment où le monde
exhale son premier souffle.

Descends-moi la lune parce que je viens avec elle, de pinceau
et plume j’ai préparé la rencontre.
Dans un seul champ, mon activité travaille,
silence habité, césures, verbes.

Je suis la pleine lune, le quartier décroissant de plaisirs calmes,
supporte la mise car je veux te dire combien d’illusions j’ai mis
        dans tout ça.
Je t’aime depuis toujours, depuis que tes yeux entendaient mes notes, dans ce
       suspens.

Il y a d’autres mots qui tournent, qui persistent en creux
en roches collées, peu de mouvement, maintenant il faut s’asseoir, écrire
      à temps
il faut laisser la trace, qu’elle fasse son chemin, sans empêchements.
Quoiqu’il en soit que le moment passe, c’est un temps plein celui de
      notre rencontre.
Si de peur morte, j’apparais un jour, ce sont des feuilles d’angoisse
des hymnes de joie attisant le temps.

STELLA CINO NÚÑEZ
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Dimanches 11h Madrid
Coordinateur: Miguel Oscar Menassa  


Madrid, 30-1-04

JE T’AIME

Cette nuit je t’aime plus que la vie,
j’arracherais un arbre, un morceau de cette jungle
une rive de la mer pour t’envelopper
et ma main entêtée, hallucinée, obstinée
à te chercher, à signaler, amour
une trace de vent
dans ton visage d’homme
dans ton sexe d’amiante.

Quelque chose tremble dans tout mon corps
des morceaux à la dérive de ta voix
viens, amour, défaire mes pleurs millénaires
viens élever le bruit des oiseaux
dans l’immensité du temps
viens, amour, aujourd’hui je vais voler dans tes mains de poète
d’homme affiné dans les lettres
ta voix, mordant le cœur
comme un engrenage du temps.

PAOLA DUCHÊN REYNAGA
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedis 19h Madrid
Coordinateur: Miguel Oscar Menassa


Selección de Poemas Inéditos

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