Madrid, 3-11-03

AUJOURD’HUI DANS LA PAUME DE TA MAIN
DES VENTS DE VERTU SUR MON CORPS

Il n’y a plus de chasse sanglante
dans notre vie.
Cherchant la paix, le filet
le puissant silence
-l’amour est aveugle et obscure son enceinte-
Réveille-toi ! petite partie
enveloppe de moi.
J’ai connu cette prison
en cercles ouverts…
La première des heures tombée
la beauté toujours verte,
et doré et enneigé
ton doux sifflement.
Oh voix ! palpitante,
Oh les choses, oh l’âme!
dépossédée de toi
les yeux hors de leur sphère
le sommet
le soleil.
Oh ma poitrine, vivante!
et tout en toi,
poésie
Oh amour!

Oh graine, frontière de l’été
(saison sans plus de temps ni d’espace, si haut,
les yeux maintenant tristes et affligés
qui ont vu ton visage dans le cœur le plus ancien).

Tu dois me libérer des maux,
je reviens à toi ma fleur désirante
touchée par des vents de vertu,
de la vaste mer.

Toujours vivantes à ma porte,
à mon corps sans douleur.

MARA BELLINI
École de Poésie Grupo Cero
Atelier de Porto Alegre
Coordinatrice: Marcela Villavella


Madrid, 4-11-03

MAINS DONNÉES

Mains données
attachées de Vivre
yeux verts
émeraude matière
rosée du temps
et quand un autre m’écoute
les pierres, à côté de moi, sourient
une aurore au milieu des poèmes
avec les fils de l’amour
des fruits du chemin
construisant le Futur.

 CARMEN PRESOTTO
École de Poésie Grupo
Atelier de Porto Alegre
Coordinatrice: Marcela Villavella


Madrid, 5-11-03

LES BOIS S’ÉTEIGNENT

Folle espérance captivée,
dans les bras de l’oubli.

Maladroit, comme un langoureux crépuscule
frissonnant dans chaque larme,
dans chaque étreinte du non être.

Les nuits sont les fouets du cœur
comme des surprises de l’éclatement
naviguent dans les confins du regard,
traversant tout doucement,
les longues plaines de ton visage.

Dissemblable et un peu écervelé
frappant le sol successivement
avec le genou erroné.

Asphalte d’ivoire
cachant la tête
dans les baisers aigres du réveil indécis.

C. CRISTINA FERNÁNDEZ ARGUDO
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedis 15.15h Madrid
Coordinatrice: Carmen Salamanca Gallego  


Madrid, 6-11-03

CE SOUFFLE INVINCIBLE

Ce souffle invincible suit
mon sillage.
Il me pense.
Il m’ensorcelle vers l’abîme et
et me tend à la fois ses bras de plumes.  

Et ce fut ce souffle invincible soutenu qui
ennoblit ces jours où l’été ravagea
les bourgeons de l’hiver.
Où dire pouvoir était une utopie,
où dire vivre n’était même pas une alternative.  

Ce souffle invincible manque de tout baptême,
ami immortel du temps toujours éveillé,
chercheur infatigable d’alliés,
me poussant toujours.

LUIS RODRÍGUEZ
École de Poésie Grupo Cero
Atelier 15,15h Madrid
Coordinatrice: Carmen Salamanca Gallego


Madrid, 7-11-03

OPTIMISME

Mon amour t’attend,
encore,
brûlant
parmi ces feuilles jaunes
qui te parlent.
Mon amour t’attend
simple
dans sa confiance,
dans le pliage du linge
que l’on caresse comme un enfant,
pour débarrasser la table
sur laquelle tu construis tes châteaux.
Mon amour t’attend
exagéré
te croyant le paysage.
Mon amour
quitte son costume
de nostalgie,
se met en habit de fête,
t’attend au coin
de je ne sais quelle rue
et il marche
et je ne sais sur quels pieds.
Il ne fait pas de bruit.
Mon amour t’attend
parmi ces lumières et ses ombres
me brûlant,
se brûlant,
peu à peu.
Peut-être qu’il reviendra
différent
plus grand, plus jovial,
moins précis.
Surpris de me trouver
une autre, me voyant dans ce miroir
sans mémoire.
Je cherche dans mes poches vides
quelque chose que je n’ai pas pour te donner
et que cependant, je t’offre.
Mon amour
a fait tant  de tours
manège parmi les mots
qu’en vérité, il a la tête qui tourne.
Il continue à te flairer autour du monde
et bien que la mort arrive en hurlant
il rit.

ANGELA CASCINI
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Vendredi 11.30h Buenos Aires
Coordinatrice : Norma Menassa


Madrid, 10-11-03

C’EST COMME ÇA

J’ai un nuage bleu à la ceinture,
pleurer de ne pas savoir,
pleurer de marcher nus pieds au milieu de la brume.
Il y a des nuits:
Je voudrais m’abriter sous ta peau
et je suis une nageuse noctambule,
un impossible miroir qui reflète
l’énorme vide de ton nom.
Il y a des nuits: des conjonctions de la mer et les anémones,
où se fêle ma mémoire
sur tous les sillons que l’oubli a tracé
et je reviens de m’être chercher dans les ténèbres,
de ne jamais me trouver,
comme on ne trouve jamais ce qui n’a jamais été.  

Je trouve les mots, mais ils sont si distants
que le silence qui me séparent d’eux, me brûle.
Je ne veux plus te voir, je ne veux pas
que tu construises un château de cartes pour ma peine,
que tu me dises que je suis la reine de ta tristesse
et que tu me demandes pardon en quatre langues.

Il y a des nuits: enfers de spectres qui s’ouvrent,
notes désespérées.
Lamentations que j’ai lancées sans pitié dans le puits du néant.
Saphirs et émeraudes sur ta peau, mon amour,
et un rituel initiatique où tout est odeur
de l’aube.

ALEJANDRA MENASSA DE LUCIA
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedis 19h Madrid.
 Coordinateur: Miguel Oscar Menassa


Madrid, 11-11-03

LA FROIDEUR DU BOURREAU

Cette fois, l’horreur
avait contaminé ma gorge.
Silencieuse, elle a tramé le massacre
que devrait exécuter ma voix.

Des recoins obtus de mon âme
ont avancé sur la condamnation
avec la violence des héros et des suicidaires.
La manœuvre a fait éclater mon cœur
en mille directions interdites.
De l’autre côté de la cécité,
des tempêtes inachevées
ont ravagé le passé de mon nom.

Le moment de fuir est passé,
revenir exige de moi
la froideur du bourreau.

Carmen SalAmanca Gallego
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedis 19h Madrid
Coordinateur: Miguel Oscar Menassa


Madrid, 12-11-03

LA SÉLECTION

Aquosité maritime celle de ta peau
proche et divisible. Dans tes mains je trouve:
le visage muré d’une guerre sans fin,
les chaînes limpides qui soutiennent ma vie.

Je découvre entre les pierres: des pots de confiture vides
et quelques cannettes de bière voulant mourir au milieu du sable.
Un homme face à la mer dessine dans son cahier de lèvres
pourpre ou vermillon, le nom des choses qui se brisent.

Ils étudient à l’école le rapt des dieux alors que dans la ville
une bombe éclate en mille fragments qui se distribuent mieux que la nourriture
à la population. L’eau que je ne bois pas se perdra absorbée par la peur.
Le gaz qui ne nous arrive pas ou la centrale électrique qui n’a jamais fonctionné.
Des cristaux qui n’arrivent pas à être ce pour quoi ils furent pensés.

Le fil téléphonique auquel chaque jour je me connecte au monde aujourd’hui est tombé
noyé par une loi qui n’est pas écrite et qui produit des malades de la peau
et les allégories. Il faudrait penser que le temps a été mis en pièces et les élus
un dire citoyen. Il faudrait penser …. si c’était permis.

CRUZ GONZÁLEZ CARDEÑOSA
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedis 17h Madrid
Coordinatrice: Carmen Salamanca Gallego


Madrid, 13-11-03

AIGLE  EMPRISONNÉ

Tu es comme l’air
nécessaire pour la vie.
Goutte de pluie
profilée en sourire,
Vent violent
cinglant la quiétude.

Tu es de la nuit ses yeux,
du volcan,  lave ardente
qui descend par les hanches
d’une femme pour devenir pierre.  

Un homme sans crainte
de la mort parce que mort
est amour, parole, lointain…  

Tu es de l’ami
la pièce qui manquait,
la dernière ligne
qui embrasse l’écrit,
le silence de la lune
dessinée sur le sol bleu,
mer d’étoiles.  

Tu es la main et le baiser
la paix sans colombe
l’aigle et sa proie
qui me retient prisonnière
dans tes yeux, dans tes veines.  

MAGDALENA SALAMANCA GALLEGO
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedis 17h Madrid
Coordinatrice: Carmen Salamanca Gallego


Madrid, 14-11-03

MARIAGE

Ne dis pas mariage au biologiste,
dis-lui perpétuation.
Lui, il comprendra.

Ne dis pas mariage au religieux,
dis-lui perpétuité.
Lui, il comprendra.

Ne dis pas mariage au mathématicien,
dis-lui un plus un.
Lui, il comprendra.

Ne dis pas mariage au politicien,
dis-lui frappeur et frappée.
Lui, il comprendra.

ANDRÉS GONZÁLEZ ANDINO
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedis 17h Madrid
Coordinatrice: Carmen Salamanca Gallego


Madrid, 17-11-03

LES CRINIÈRES DE L’HORREUR

Je vous supplie de ne pas écrire ces mots,
je vous prie de bien utiliser les répétitions,
les similitudes et les cadences,
que vous ne me montriez pas ouvertement
les trous des blessures,
que vous me juriez tranquillement
qu’il n’y a pas de blessures,
que vous me disiez qu’il n’y a pas d’offenses,
que vous me vendiez un sac de pipas
et un parapluie
que vous me laissiez dire stupidement
des choses incongrues,
que vous me voliez le cerveau et que vous me rendiez
simple comme un ballon.

Il existe la possibilité qu’après tout
rien dans l’air, l’oxygène, les causes moléculaires, la rhétorique
ni les hermaphrodites
importent le moins du monde.

Des données historiques inondent les bibliothèques,
des données métriques et sauvages
inondent les chroniques martiales,
il existe le mot ignée
comme une balle grelottante
au centre polaire de ma tête,
je peux être très capable d’imaginer
de pires choses,
d’inventer des mots qui ne soient pas des mots
qui soient
des armées d’aiguilles.

Moi, je crois au bruit des moteurs,
aux extincteurs et aux incendies,
au parfum,
j’ai vu des mots vivants que j’ai oublié ensuite,
j’ai vu des mots sauvages comme des adieux
que je ne peux pas oublier,
j’ai vu que mes yeux ne verraient jamais
ce qui fait bouger le cœur et les jambes

face à l’estomac noué,
face à l’ovaire noué
face aux organes conservés dans l’éther et la naphtaline,
noués,
face à une armée incroyable de jours et de jours
dans un processus pour malades mentaux
qui véritablement étaient des malades mentaux
avec le mot inquisiteur
noué dans la bouche.

PILAR GARCÍA PUERTA
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedis à 17h Madrid
Coordinatrice: Carmen Salamanca Gallego  


Madrid, 18-11-03

RACINES DE SILEX

Souffre la feuille son tournesol de couleur,
née ocre de violet intense
la caresse se nourrit oreiller
comme la quille d’un vol, attaché à la racine.

Le véritable seigneur, la peint
sa présence définie,
déclin de rose, pas encore vaincue
par la tige insolente d’une éphémère beauté.

La chaleur d’ascension garde sa nuit,
le robuste éventail du vouloir
impossible vol, cette terre sœur
où jamais ne mourra d’étamine, la fleur.

Des épines, fines barres de sang sur les doigts
pour oiseaux ou le sinistre voyageur
qui voudrait t’arracher, du fruit passion
ta présence de brin ou de roche inoxydable.

Les yeux descendent à l’hiver
comme monte à l’enfer, ta colonne
d’aurores, dépareillé essaim
de boucles, en ogive de neutre destin.

Le verbe n’atteint pas sa racine de midi
et nourrit de semence et de ver
l’autre vie, ce déguisement de pot de fleur
ou de profonde tombe où repose
le non né :
            la feuille de la racine,
            la tige insolente de la racine,
            sa fleur de racine inviolable.

Mais elle,
occulte de raisons et travailleuse
de la matière,
naufragée de la putréfaction
perfore son miracle quotidien:
de chenille
            au ciel,
de carbone radioactif
            au revers des amants,
du vase égyptien
            au dernier cimetière.        

CARLOS FERNÁNDEZ DEL GANSO
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedis 19h Madrid
Coordinateur: Miguel Oscar Menassa  


Madrid, 19-11-03

LA PORTE DE L’HIER

La porte de l’hier a les gonds
d’acier. Coffre fort, elle assure
avec précision la distance de mon être.
C’est un dialogue tendre et inconséquent,
le couronnement des histoires perdues.
Bizarrement, elle change de place au
contact du pied des souvenirs.
Elle s’agrandit avec la douleur du temps,
rapetisse quand la mort nous frôle.
Il s’ouvre comme une chrysalide à l’avertissement
des affects bien que j’ai perdu
le passe-partout. Elle cache les jours que je n’ai pas vécu.  

CONCEPCIÓN OSORIO CHINCHÓN
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedis 17h Madrid
Coordinatrice: Carmen Salamanca Gallego


Madrid, 20-11-03

MÊME S’ILS TE DISENT QU’IL PLEUT

Même s’ils te disent qu’il pleut
que le soleil a brûlé hier tous les espoirs
que ta main en fugue réveille les démons de la terre
même s’ils triturent le temps dans tes tympans et ta soif
même s’ils suivent à la trace ton nom par la source interdite de l’oubli
même si la demi-lune éclate sur le seuil de tes rêves
même si debout
assis
à califourchon sur la vie
en plein combat
sans étoiles
même si ta peau tremble une fois de plus
même à genoux
même si ta voix ne te suit pas
même si le monde s’effondre dans une pauvre larme sans destin
même si ça te coûte toute la vie  

ne ferme pas,
ne ferme pas encore les yeux.

Claire Deloupy
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedis 19h Madrid
Coordinateur: Miguel Oscar Menassa


Madrid, 21-11-03

L’INTENSITÉ

Je t’ai vu tenter la chance des lettres.
Tu pensais à tes mains la profondeur
            de sa matière.
L’intensité était un vide infime,
un minuscule océan
dans le fond de la pierre
accueillant ton ombre dans son regard.
Tu étais un athlète de l’air, un agile trapéziste
rendant tes forces à l’abîme.
Maintenant tu es un mortel en plein vol,
la lettre suspendue
comme un fer ardent
au milieu de la gorge.  

RUY HENRÍQUEZ
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedis 17h Madrid
Coordinatrice: Carmen Salamanca Gallego


Madrid, 24-11-03

LA FUMÉE

Espaces apaisés où retenir les pleurs
Étagères comme des sourires où déposer des baisers
des yeux soumis aux feuilles muettes
des heures soumises à la lettre
lettre impatiente et timide.

Vers où nue je me cache
silence d’aurores
pour faire taire le son de la peau :
je me rends devant cette feuille banche
je soupire ton nom
et j’écris la fumée d’un rêve.

EVA MÉNDEZ HERRANZ
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Sameds 17h Madrid
Coordinatrice: Carmen Salamanca Gallego


Madrid, 25-11-03

ITINÉRAIRE CONNU

Aimer l’absence pour eux deux, était un itinéraire connu.
À la fin ils se sont retrouvés seuls une fois de plus dans l’intempérie de la vie, en avance
sur les époques brillantes d’extrême lointain.
Des croyances, il y en avait partout.
Ils étaient convaincus de l’inutilité de tous les mots, mais pas de quelques-uns,
c’est pour cela qu’ils parlaient de longues heures jusqu’à l’aube, où les surprenait le temps quotidien dans lequel ils ne
vivaient pas.
Ils étaient nés pour être des hommes célèbres, admirés par des éminences de ce monde.
Leurs opinions qui étaient nombreuses, engendraient n’importe quelle tyrannie.
Ils méprisaient les fausses émotions et les sûretés de vains espoirs.
Privés depuis les origines de la flamme obscure durant les nuits où le feu devenait
un signe éthéré de l’humain, ils n’ont pas cherché de certitudes.
Marchant sur toutes les audaces, la vie n’était pas suffisante pour eux.
Temps de lumière pour que le cœur brille impeccable et trouve les différentes possibilités de se transformer en compagnie.
Ils n’avaient pour vivre qu’une soif insatiable, un itinéraire connu.

 LUCIA SERRANO
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Dimanches 11h Madrid
Coordinateur : Miguel Oscar Menassa  


Madrid, 26-11-03

TON CORPS

Ton dos déchiré
ton épaule sèche de pleurs
et ton masque en forme d’or.

Une immensité craintive
de te toucher lointaine.

Ce corps, conte pour enfants,
atteint sa terre vertigineuse,
dans chaque tour d’équilibre
dans chaque symétrie
la touche avec clarté.

Éblouissante terre
amante du jour secret
touchée, équipages du pouvoir,
par les lois du soleil.

CLÉMENCE LOONIS
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedis 17h Madrid
Coordinatrice: Carmen Salamanca Gallego


S

Madrid, 27-11-03

JE VEUX VOUS DIRE

Moi, j’ai été une armée d’hommes lâches
n’importe quel rêve me subjuguait,
si je trébuchais sur une pierre je tombais toujours
n’importe quel cri appelait le silence.
Moi, j’ai été une légion de vagabonds
un exode d’écorces
respirer c’était dire oui
ourdissant dans la paresse
les trames délicates de la mort.
J’ai été un homme impulsif et cruel
j’ai brisé à coups de sabre les mots,
j’éparpillais de la glace sur mon chemin,
des morceaux de verre
des crimes sans aucun art.
Avant d’être femme
j’étais inconnu,
un homme aride
enchaîné et dispersé,
entre les mâchoires du temps.
Il y a longtemps que je suis parti
et l’océan est toujours le large,
je ne peux pas échapper à ce rôle
qui tremble avec mon nom.
Peut-être m’attendrez-vous de l’autre côté ?
Direz-vous de moi que je vous aimais ?
Je tourne autour de mon destin
tout m’attache et tout me libère,
et la nature fait son travail,
je suis votre mère,
sachez-le.

MARCELA VILLAVELLA
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Vendredi 11.30h Buenos Aires
Coordinatrice: Norma Menassa


Madrid, 28-11-03

LE FARCEUR

Dans la ville des farceurs
il y a des dimanches de messe et de lettres,
des journées de 10 heures, des salaires de 4 jours,
à 65 ans, des œuvres pharaoniques et des coins ensoleillés.

Dans la ville des farceurs,
il y a une assiette de riz pour les vendus,
des armées du pétrole,
une planète et trois mondes.

Dans la ville des farceurs,
il y a des hôpitaux d’âmes sans voix,
il y a la faim, la soif,
tout pourrit au rythme de la passerelle.

HERNÁN KOZAK CINO
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedis 17h Madrid
Coordinatrice: Carmen Salamanca Gallego    


Selección de Poemas Inéditos

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