Madrid, 3-03-03

TEMPS DU NAUFRAGE*

Il a été nécessaire de délaisser la peine
sous les branches de faux crépuscules,
avaler la salive et noyer le cri
alors que la mort glissait,
visqueuse, entre les roches.

Nous avons dû enterrer les mains
dans leur largeur d’animal malade
arracher du fond de leurs yeux
des plaines d’horreur noircie,
des engins secrets de la destruction.

Des restes persistants du passé
parcourent solennels des catacombes
où la douleur, noyée dans l’ombre,
teste de brillants épitaphes
tout en sachant la trahison.

Nous avons dû jeter dans l’abîme,
âme éparpillée et sans soucis,
nous avons traîné le cœur blessé
pour frôler sa consistance de pierre
dans l’aride sous-sol de la vérité.

Incertitude creuse abandonnée
tentures écoulant goutte à goutte le dénouement :
Oublier, oui, oublier d’arrache pied
son souffle de mort répétant
une fois de plus, la fin prévue.

Carmen SalAmanca Gallego
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedis 19h Madrid
Coordinateur: Miguel Oscar Menassa

*Tableau d’Alejandra Menassa de Lucia, vous pouvez le voir à l’exposition « POR BURLERÍAS » www.momgallery.com


Madrid, 4-3-03

FIN DE SIÈCLE

Finalement
le néant s’est emparé de l’air.
C’était la désolation.

Les animaux respiraient malgré la chaleur
que produisait le monde en flammes. Les enfants
agenouillés face à la forteresse de l’oubli
criaient aux montagnes de s’arrêter,
aux vallées de ne pas produire leur verdure.

La mer infinie a oublié, ombre lointaine,
nom précis, divination.
Les forces dissimulées
l’homme s’est anéanti,
seul un reste demeura.
Lettres pour cette fin de siècle
mots pour l’adieu.

CRUZ GONZÁLEZ CARDEÑOSA
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedis 17h Madrid
Coordinatrice: Carmen Salamanca Gallego


Madrid, 5-3-03

TON NOM SUR LA PUPILLE

Ton nom sur la pupille
reflet inconnu
né dans l’orbite d’un mot.

Espace ouvert à l’horizon
là où tes yeux
se perdent dans l’infini.  

Écho désorienté de l’espace
ronronnement d’un cataclysme
ébauché dans l’extension du monde.

Vertige précipité
entre les grains de beauté de l’univers
petites étoiles posées sur ta peau.

Dans le cadre d’Andromède
où ton regard n’arrive pas à me voir
on pressent des frictions stellaires.

Machinations ankylosées
comme des larmes à contre temps
qui brisent mon sourire.

Nous utiliserons des lentilles
pour limer notre cécité
pour cacher le découragement.

Ton nom sur la pupille
et nous parlerons après le crépuscule
quand les oiseaux arrêteront leur vol.

MAGDALENA SALAMANCA GALLEGO
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedis 17h Madrid
Coordinatrice: Carmen Salamanca Gallego


Madrid, 6-3-03

LA FRAGILITÉ DE L’ASPHALTE*

Si après trois heures je ne suis pas rentré,
viens à ma recherche. Tu vas connaître la ville sans oiseaux
qui croit le poète.

Tu vas circuler à l’intérieur, sur mes dents, sur ma langue.
Je m’emmène où tu ne me trouveras pas
et les doutes vont te guetter à quatre heures,
allumant les lanternes, parlant les ombres sur toi
qui marches toujours avec une lettre sur le front.
Si tu n’avais pas de mains tu ne pourrais pas survivre dans les rues
où tout avance à la hauteur du sol,
c’est pour ça que tu veux toi que l’asphalte devienne miroir,
pour voir au moins tomber le ciel de plomb sur ta tête.

Ce vers t’ouvrirait la porte de la maison,
et cet autre t’aimerait sur le poumon de la pluie.

Excuse-moi si tu mets tout ton temps à me rencontrer
je serais parti au-dedans comme la respiration.

Là où les hommes seront réunis je serais.

Ce sera un événement de voir mon corps inerte
après le saut suicide.

Ils élèveront des cris comme des murs et ils voudront m’imiter.

Ne crains rien. Juste à temps
j’aurai caché tous les édifices.

ANDRÉS GONZÁLEZ ANDINO
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedis 17h Madrid
Coordinatrice: Carmen Salamanca Gallego

*Tableau de Magdalena Salamanca Gallego vous pouvez le voir à l’Exposition « POR BURLERÍAS » www.momgallery.com


Madrid, 7-3-03

OMBRE OCCUPÉE

Je viens du fond de tes entrailles,
là où j’ai livré mes batailles
et où le soleil ne se couche jamais.

Je suis dans le règne de la sagesse
peignant des feuilles et des œuvres d’art
et ta voix sans retour.

Je crois par-dessus tout à la certitude
qu’il est possible de perforer le ciment
et ton silence de pomme,
mettre le sang aux lettres,
moi,
vraiment
je crois en toi.

Comme je crois aux actes et aux missiles
et dans l’exemple de taire,
j’assume que je peux être une ombre
et faire des photos à mes veines de sang lilas,
je dois te dire
que cette couleur obscure
je la porte par arrogance,
pour dire que je suis incandescente,
pour ne pas finir dissoute en fumée bleue.

Parce que je veux me protéger
des galaxies et des ovnis
qui étendent tout jusqu’à le rendre impénétrable,
je crois à l’air dense qui attaque les colonnes.  

Je dois me vêtir de spectre et faire beaucoup de bruit
pour sentir le frisson
et l’efficacité de t’appeler à minuit,
croire avec foi que l’espérance
ne sert à rien
si elle n’est pas terre et plus de terre et plus de terre
sur mes yeux
qui jouent avec les serpents
comme s’ils étaient en papier.

Je crois que tu existes toi et l’éternel
même s’il vient du lieu des vers de terre,
je crois aux trous de cette main avec laquelle j’écris
prémonitoire
et je sais qu’elles sont vraies les roues et les voitures
et que tu me regardes
et que les portes par lesquelles je passe
sont fermement seules.

Je veux te dire
que j’ai déjà fait l’amour
avec tous les murs
et qu’après tout,
la mort doit venir te remplir de vers,
vérifier tes lèvres, ton sang, ton regard,
te réciter au milieu de l’ivoire,
mais je te jure qu’il y a une douleur
qui n’est pas celle des ombres,
mais de chair et de silence.

Je me rends vraiment compte
des exécutions sans haine,
du goudron gagnant la partie
et  alors que je regarde du coin de l’œil les feux rouges
je découvre le siège d’à côté
et avec ma main prémonitoire
je peux toucher ton front en flammes

et tu ne me vois toujours pas.

PILAR GARCÍA PUERTA
École de Poésie Grupo Cero
Ateliers Samedis 17h Madrid
 Coordinatrice: Carmen Salamanca Gallego


Madrid, 10-3-03

LE MYSTÈRE DU MYSTÈRE

Je suis une jungle étrange
sans surprises ni bêtes
et cependant jungle,
végétation persistante, larme et trace.

Je suis la proue de ton regard,
ouvert au nord
haut comme l’adieu,
aveugle comme la vieille fumée.

Je suis, présent prématuré
boussole de toujours
arête et missionnaire de l’odeur
en un, unique déguisement.

Je suis, je le répète pour la dernière fois
une amygdale extirpée,
la corde vocale
pour chanter son cri,
la victime du futur
un berceau pour la mort,
ton image nuit dans la rivière.

CARLOS FERNÁNDEZ DEL GANSO
École de Poésie Grupo Cero
Ateliers Samedis 19h Madrid
Coordinateur: Miguel Oscar Menassa


Madrid, 11-3-03

LA VÉRITÉ EST UN FLAMBEAU  

Viennent les mots tramés, prisonniers
du frisson, entre deux eaux. Ils viennent
inquiéter le verbe. Peu importe
quels sont les virages. Leurs doigts tendres
décoiffent les sens, emmêlent le
respect, surprennent ma fragilité.
De nobles manières conforment
l’épigraphe des jours. La vérité est
un flambeau, elle devance
le regard, respecte les lois du feu,
soumet l’impudicité à ses ravages.

CONCEPCIÓN OSORIO CHICHÓN
École de Poésie Grupo Cero
Ateliers Samedis 17h Madrid
Coordinatrice: Carmen Salamanca Gallego


Madrid, 12-3-03

LA MARIÉE

Elle courait dans les rues transportée de joie la mariée blanche,
vêtue de vapeurs qui s’absentaient dans des airs chauds,
en vain le père portait le costume de cérémonies
et cédait le pas au geste d’homme qui vacillait face à un autre homme
entre les larmes.

La mère inquiète marquait les territoires avec de la craie et du crayon,
des colonnes sortait des voix qui l’inquiétaient,
alors que la musique abolissait les ombres des présages
et l’illusion devenait voile des fantasmes
entre les larmes.

Transportée de joie la jeune mariée chantait des hasards,
la réalité dissout tout parage imaginé,
avec des pieds d’hôte le marié erre entre les mots,
il prend la coupe de pourpre ivre et répand sur les pierres
de l’avenue méditerranéenne pluie et diamants en fins pétales
de fleurs qui ne se fanent pas, les heures évanouies de l’avarice
où il gardait les baisers fous de l’innocence qui chancellent
entre les larmes.

Un souvenir vient à mes mains de non rencontres
le téléphone sonne alors qu’endormies mes pensées
sont surprises par les caresses que déjà j’hallucine entre tes bras,
ton corps urgent est arrivé à ma porte et entre les rêves du matin
ta bouche fraîche pleine d’amours a touché mon âme désespérée avec les mots
et il y a eu une mariée qui de loin a jeté dans le lit  son serment,
entre les larmes.

NORMA MENASSA
École de Poésie Grupo Cero
Ateliers Samedis 19h Madrid
Coordinateur: Miguel Oscar Menassa


Madrid, 13-3-03

  CE N’EST PAS RIEN D’OUVRIR LES YEUX

Ce n’est pas rien d’ouvrir les yeux
voir avec d’autres yeux un jour nouveau
écouter des mots sages sur la vie
dans ce raz-de-marée d’inepties et de folies.

Ce n’est pas rien ton baiser
cette manière de dire je t’aime
d’être encore vivants
encore passionnés par tout ce qui a l’odeur de vie.

Ce n’est pas rien de pouvoir t’aimer dans un monde décadent et vorace
de mettre chaque jour des mots à la nuit
pour que le jour soit jour.

Ce n’est pas rien de te voir peindre les rêves
la saveur ineffaçable de la vie.

 

Claire Deloupy
École de Poésie Grupo Cero
Ateliers Samedis 19h Madrid
Coordinateur : Miguel Oscar Menassa


Madrid, 14-3-03

AVEC DE LA POUSSIÈRE AUX CHAUSSURES

  J e ne suis jamais préparé pour le doute
qui se construit électrique du sommet jusqu’à l’ongle.
Je ne sais pas respirer l’air en commun avec son visage vide.
Il y a un temps qui s’arrête
à l’instant précis où je le nomme.
Tu as dit, ce n’est pas suffisant d’arracher de ta poitrine les mots
de les laisser mourir sur la page comme deux ailes d’argent
qui ne trouvent plus dans l’air la chaleur de ton souffle.
Ni le sang ni le désert n’est suffisant,
ni les quarante jours où tu as cru
que ces miettes de pain sur la table
sont la douce manne qui est tombé du ciel.
Il ne suffit pas de croire que ta main somnambule
obéit aveuglément  aux ordres d’un million de voix
soupesant son silence de la dernière phalange.
Il est nécessaire aussi que quelque chose de toi meurt
dans l’extase de l’encre et des sales oiseaux ridés.
Quelque chose d’irrécupérable plane dans l’abîme
quand tournent les lettres dans la spirale du mot.

 

RUY HENRÍQUEZ
École de Poésie Grupo Cero
Ateliers Samedis 17h Madrid
Coordinatrice: Carmen Salamanca Gallego


Madrid, 18-3-03

  LA MOITIÉ DE MA VOIX

Aile brisée d’ange tombé
souvenir d’un vouloir
du temps qui n’arrive pas :
obtus, moyen, sentiment despote
qui me brise,
me dénude.

Avec seulement
la moitié de ma voix

EVA MENDEZ HERRANZ
École de Poésie Grupo Cero
Ateliers Samedis 17h Madrid
Coordinatrice: Carmen Salamanca Galle
go   


Madrid, 19-3-03

SI TU M’AVAIS CRU

Les rumeurs de la gloire ont vécu à mes côtés.
Ils m’ont offert des fleurs, des cercueils que je n’ai pas vu, des châtiments que je n’ai pas reconnu.
Je m’étonne du manque de raison du voyageur.
Un amour le console et accepte vertus et péchés.
Les nostalgies ne sont pas du passé.
Je suis partie avec toi, sans reconnaître que je vivais avec quelqu’un que je n’ai jamais connu.
Si tu m’avais cru !

LUCIA SERRANO
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Dimanches 11h Madrid
Coordinateur : Miguel Oscar Menassa
Du livre inédit « Masques »
 


Madrid, 21-3-03

  OMBRE D’UN CORPS

Rainures du malheur,
invisibilité maintenue
dans le caprice des noms.

L’invraisemblance qui dépasse
les artificiels engins.
Il n’y a pas de corps sans mot transmuté.
Il n’y a pas d’ombre qui donne preuve
de l’incongruité de l’histoire.

Couleur néfaste et appendices
courant sur les crayons de mort.

Empan de la découverte.
Elles arrivent nombreuses les ombres
qui deviennent mots, parenthèses
de l’art.

CLÉMENCE LOONIS
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedis 17h Madrid
Coordinatrice: Carmen Salamanca Gallego


Madrid, 24-3-03

DANS MA GORGE

Dans ma gorge se trouvent tes noms,
homme ou femme
je t’aime, et j’aime
le soleil,
il dore les semailles.
Il y a des jours où ton visage
se divise comme une nuit du nord
blessée sur la carte,
des jours où tout est obscur,
de pierre comme la vie,
comme notre amour qui crie.
Les angles…
les esquilles,  -oh quelle douleur !-
elles traversent l’air comme un léger son
et personne ne nous voit.
C’est la main qui brise l’après-midi
celle qui caresse,
c’est le mot
qui fait l’amour.  

MARCELA VILLAVELLA
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Vendredis 11.30h Buenos Aires
Coordinatrice: Norma Menassa


Madrid, 25-3-03

UN MOT DE DEUX SYLLABES

J’ai vu des cœurs assoiffés demandant l’aumône à la périphérie des
                 pupilles ensanglantées,
des larmes qui faisaient des trous dans l’âme.
J’ai vu l’oubli frappant des sourires cousus au visage avec les fils de
                 quelque souvenir.
Je t’ai vu mourir tant de fois…
Il ne reste plus de cimetières en vie pour ta tristesse.
La nuit se fatigue de t’avoir dans son dos.
Vert ont crié tes rues,
bleu l’aurore.
Caresse-moi non pas avec le brouillard mais avec tes mains,
t’a dit Madrid alors que tu la regardais.

HERNÁN KOZAK CINO
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedis 17h Madrid
Coordinatrice: Carmen Salamanca Gallego


Madrid, 26-3-03

FIN D’ANNÉE

Quand la nuit fuit
derrière les drapeaux de la lumière incertaine
j’abrite l’obscurité sous la luxure
des couleurs absentes
de ta peau.
Quand la distance arrive
sous des formes qui ne me connaissent pas
j’essaie de succomber
sans vitesse qui me fasse fuir.
Quand plus personne ne divise
des portes au nord de la peine
ni au sud de l’espoir
nous marchons comme toujours
vers nulle part.
Quand la hâte est absente
nous vivons comme jamais
à la même distance
de la terre,
celle qui avec aplomb
nous attend toujours.
Ouvrir, peut-être fermer
parcourir les jours qui ont succombé
aimer sans avoir recours au poids de l’amour
détruire ce qui n’est pas mot
se faire accompagner par une soif
qui se brise seulement quand arrive le rêve.

AMELIA DÍEZ CUESTA
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedi 19h. Madrid
Coordonne: Miguel Oscar Menassa


Madrid, 27-3-03

SANS AVOIR BESOIN D’HORIZON

Il y a des jours où le monde s’étend sous mes paupières,
où le ciel et l’océan s’unissent sans nécessité d’aucun horizon
quand la pluie met de la couleur à la monotonie atonale. Et je marche sans le remarquer
parmi tant de feuille capable de vivre seulement un été…
Quand le temps est un bref faux pas entre acte et acte, un terrain rocailleux fait
de chemin et de cap.
Quand j’accepte de la plus belle symphonie aussi ses espaces de silence…
Quand le climat ne m’accable pas bouleversé de paysage, quand ma peau se
se cramponne et jouit.
Quand les abîmes se succèdent pléthoriques de lumière, quand l’éternité  n’est
plus qu’un souffle, quand l’ultime n’est plus que ce qui c’est évanouit.
Quand ce qui interrompt est l’inespéré et éclate seulement devant mes yeux
grattant le brouillard pendant de l’aile du dernier oiseau nomade.
-En plein vol il est possible de s’égarer, de suivre ensemble sans cesser de bouger
infatigable les ailes à travers les éclairs et les rayons scintillants, monter
plus haut, chercher l’abri le plus haut, entre les nuages,
où un soleil brillant réchauffe le corps fatigué, trempé de monter
essayant de laisser en bas la tempête-
Des grues et des oies en volée grandissant dans la dernière lumière du soir,
descendant assurés vers les semailles, calmant la faim.

 MARÍA CHÉVEZ
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Dimanche 11h Madrid
Coordinateur: Miguel Oscar Menassa
De son prochain livre : «Veille du Temps »


Madrid, 28-3-03

MANTEAU DE LA NUIT II

Déguisé en solitude
je découvre des annonces dans le bruit
absences qui ne connaissent pas
l’abandon des jardins.
Je laisse que ma main
dessine des cimetières
sur des horizons de papier.
Sans me pencher sur le regard
apparaissent des châteaux dans l’air,
vertes illusions arrosées
sur des sources fermées dans la nuit.
Dans cette fissure de fertilité,
implacable à l’oubli,
l’impossible frappe ce vers
avec le luxe du marteau.

FERNANDO ÁMEZ MIÑA
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedis 17h Madrid
Coordinatrice: Carmen Salamanca Gallego


Madrid, 31-3-03

J’AI DÉVISSÉ MES JAMBES

La lune, comme une sphère lumineuse, horloge d’un édifice public
m’a dit, descends.
J’ai dévissé mes jambes, qui étaient restées fermement
adhérées à mes vices, je suis descendue.

Si légère, je volais de tâche en tâche,
les voiles tendues,
vers une mer calme.
Je me pose sur la croupe de la mer méditerranéenne.

La chemise du temps, dans la bouche d’une litorne
nous berçait, l’amant de toutes mes imperfections
demeura dessiné au bord du chemin.

STELLA CINO NÚÑEZ
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Dimanches 11h Madrid
Coordinateur: Miguel Oscar Menassa


Selección de Poemas Inéditos

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