Madrid, 2-9-02

IL Y A LONGTEMPS

Il y a un creux invisible
qui fracture le temps.
Il le divise en deux,
et ce sont tes mains,
tes mains brisées et chéries
qui me caressent.
Et doucement reviennent
comme si d’hier,
comme si de demain,
comme si de toujours
et cependant; depuis
longtemps.

PILAR NOUVILAS LARRAD
École de Poésie Grupo Cero
Atelier du Samedi à  17h
Coordinatrice: Carmen Salamanca Gallego


Madrid, 3-9-02

JE SUIS LA CHATTE AUX LÈVRES LIBRES

Je suis la chatte aux lèvres libres
qui se promène sur ta peau de temps.
Je suis un velours agonisant de nuits
et aussi, celle qui convoque la joie.

Je suis celle qui ne revient pas de ce printemps.
Le brio du sang, le vin de la douleur…
Je suis l’âge de mes préjugés, ceux qui me restent.
Celle qui délie l’ivoire de ton sexe
                                                et l’amour.

PAULA MALUGANI
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Dimanches 19h. Ibiza
Coordinateur: Emilio González


Madrid, 4-9-02

IL NE RESTE QUE L’APRÈS-MIDI POUR SE REPOSER

Il ne reste que l’après-midi pour se reposer,
vibrer dans tout ce qui feint encore son existence
sa même voix dans les constellations
dans des pas de vent de mer.

Profondeur de paupières
éloignement d’oiseaux messagers
se penchant sur des mains de bourreau se détachant
imprenable, immensément muette.

Jaime Icho Kozak
École de Poésie Grupo Cero
Atelier du dimanche à 11h.
Madrid
Coordinateur: Miguel Oscar Menassa


Madrid, 5-9-02

SUBITE ARGUTIE DE LA PEAU

Désir
se frayant un chemin
par les sillons ondulés
du parcours
de ton corps expectant.

Bornes verticales
se dressant
aux croisements du chemin,
début d’agréables trajectoires.

Subite argutie de la peau.

MARISA RODÉS PUEYO
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedis 17h Madrid.
Coordinatrice: Carmen Salamanca Gallego


Madrid, 6-9-02

CETTE QUESTION

Cette question radieuse
qui reprend le chemin.
Question innée de faits
crue et nécessaire
parmi des flots
de pinceaux sonores.
Rame question sans fin,
écho de l’histoire,
hausse tes deux mains
sur les jours vides,
réclame ta place.
Oh! chair soutenue

la sève de ta fièvre
coule sur mon visage.
Question dans le vent, tu es
une explosion démesurée
sur un ciel sourd.  

J’aime ta force, ton vide,
ton incommode insistance
rongeant d’immobiles vérités.
Toi, l’implacable
amoureuse du doute.  

Je ne connais pas la certitude.
Je ne sais rien de sa sotte quiétude
qui laisse l’homme froid
sur un iceberg sans nom.
Homme englouti dans les ténèbres
blanche raison exacerbée.

Venez à moi
ta violence brisante,
ton ironie devenue triste,
pour violer de précaires enfantillages
échoués sur des récifs
sanglants et gelés.

Hier j’ai cru que devant tes yeux
j’étais le malheureux
et la belle me prenait
dans ses bras.

Je ne connais pas cette question
qui entraîne de grands plaisirs
cachés derrière leurs soies.  

Tu es venue faire partie
de chaque phrase, question infinie
de marche visible
parmi les corps.

KEPA RÍOS ALDAY
École de Poésie Grupo Cero
Atelier du Samedi: 17 h. Madrid
Coordinatrice: Carmen Salamanca  Gallego


Madrid, 9-9-02

AUJOURD’HUI JE ME SUIS SOUVENUE DE TOI

Tu sais
mort
aujourd’hui je me suis souvenue de toi,
de ton nombril et du mien
draguant dans cette ruelle obscure
                          de ce baiser
               volé
           et
furtif.
Je me suis souvenue de toi dans une nuit
de musique
de balades
composées entre rires et pleurs
pour sourire
à moitié
avec le va-et-vient des corps…
Et je crois que je me suis souvenue de toi
parce que
je ne sais…
Ma tête est capricieuse,
elle est un peu folle
mon cœur
                   dans un poing
et ma main
            se meurt.
Et j’ai pris un train pour échapper
et je me suis échappée dans le wagon des rêves
et les rêves m’ont amenée à la mort
et toi
mort
tu m’as rappelé que je vis
et que je vis pour toi.
Aujourd’hui je me suis souvenue de ces nuits
où la musique était à nous
et nous faisions du silence
des mots
et des mots
                     du silence
et de l’univers
                la voix.
Ma tête s’est remplie
de cette force enlacée de
nous allons triompher!
Et alors
je me suis souvenue de toi
quand j’ai vu le mot
mort
et mon âme s’est vêtue
de pleurs.
Je me suis souvenue de toi
dans ton cri au destin
dans ta blessure
                   de douleur
dans ta déchirure
                                 dans ta plainte de l’exil
dans ta larme de fer
                 dans tes yeux
                              dans ta mort
dans ma mort
                dans nos voix

je me suis souvenue de toi …

MÓNICA LÓPEZ BORDÓN
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Dimanches 17h. Alcalá de Henares
Coordinateur: Carlos Fernández del Ganso


Madrid, 10-9-02

ENDORMI DANS LA PYRAMIDE

Endormi dans la pyramide
tu coules dans le temps.
Rêve vacillant qui s’ouvre un chemin,
nuance insoupçonnée,
ondulant cryptogramme de l’amour.

Vol fugace
esquivant la nuit,
inévitable inquiétude amalgamée
vers cette incertitude.

Mª ROSA PUCHOL PÉREZ
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedis 17h. Madrid
Coordinatrice: Carmen Salamanca Gallego


Madrid, 11-9-02

 JE RÊVE D’UNE AUTRE VIE

Je rêve d’une autre vie
je construis la texture
de cette peine sanguine
soufflée dans le rouge
qui m’inscrit dans le monde
un temps qui bat.
Hypnotisée par la soif de madrigaux
je suis silencieux vacarme
somnambule bordée de néon
fictive, tapis perse
grand ouvert.
Désirée en baisers
fée-sorcière
crainte non dite
un chimérique pari sur mes données.
Je décore avec des mains relatives
le moule nu de mon nom
champ où germent des figures
mon délire
mes rides de cinéma
et j’aime les contes.

MARA BELLINI
École de Poésie Grupo Cero
Atelier de Portoalegre
Coordinatrice: Marcela Villavella


Madrid, 12-9-02

QUAND ON NE SAIT RIEN DE LA MORT

Parfois mes vers sont une
marguerite emprisonnée jetée
aux cochons du désespoir.

Je désirerais écrire placidement
Dire: elle avait de tristes
petites chaussures vernies,
et des boucles dorées tombaient sur son visage.

Mais ce fut brutal de la voir mourir,
petite poupée,
elle saignait et ne savait pas
quel était ce liquide écarlate
qui abandonnait son corps
comme un serpent rouge et atroce.

Elle mourait sans savoir,
parce qu’elle était très petite
et le mot guerre
était imprononçable pour elle.

Elle mourait sans mourir,
parce que ce rouge coagulé
éclaboussant les noires
petites chaussures vernies
était une couleur inconnue,
et la mort un mot
trop lointain.

ALEJANDRA MENASSA DE LUCIA
École de Poesía Grupo Cero
Atelier Samedis 19 h. Madrid
Coordinateur: Miguel Oscar Menassa


Madrid, 13-9-02

RÉVEILLER À TÂTONS

Et, cependant, l’horreur
perforait nos os
moisis par habitude,
couverts de haillons et de honte.

L’obscurité gagna du terrain,
ombres de chair entre les doigts,
stigmates d’aurore impossible.
Un subtile scaphandre autour de nous,
des zones d’intime pillage dans le regard.
Dans l’âme, des cristaux et des frontières
indélébile sarcasme du destin
arrêté au hasard d’un mensonge.

Réveiller à tâtons, arracher 
de diaboliques raz-de-marée aux yeux,
hybrides de candeur et de deuil.

Maladroits dans la fuite, lents
dans le diapason succinct du chemin
nous récupérons le pouls
peau au-dedans, dans la mémoire.

Carmen SalAmanca Gallego
École de Poesía Grupo Cero
Atelier Samedi 19 h. Madrid
Coordinateur: Miguel Oscar Menassa


Madrid, 16-9-02

DANS LA NUIT

Étendue dans la nuit,
j’écoute tes pas
tomber sur mon corps
coupant en mille morceaux
mon visage dans le miroir.

Regard d’horreur,
incendie et prière,
voix transformant la nuit
tournant à l’envers le temps.  

CRUZ GONZÁLEZ CARDEÑOSA
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedis 17 h.
Madrid
Coordinatrice: Carmen Salamanca Gallego


Madrid, 17-9-02

CETTE QUESTION

Cette question
insistance tenace
silence entrecoupé;
vent instigateur de lui-même.

Réponse glacée
fondant en doutes
attribuant des vides qui n’arrivent pas
à la mystérieuse fracture de l’être.

Je me convertis en mots
pour nouer des stratégies occultes
qui me parlent, qui me disent
qui respirent à poumon ouvert
cette blessure née dans l’âme.    

MAGDALENA SALAMANCA GALLEGO
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedis 17h. Madrid
Coordinatrice: Carmen Salamanca Gallego


Madrid, 18-9-02

ENDORMI DANS UNE PYRAMIDE

J’ai aimé la géométrie sur toutes ses courbes.
Mon pied avait un sommet
ouvert vers la nuit
et de mon cœur ils disaient qu’il battait
comme une sphère déformée par le coup constant
de l’amour.

Mon rêve s’attendrit avec un cube radical
ou un sourire aux côtés verticaux.
Moi j’ai pu aimer un désert
terriblement plat,
ou escalader les montagnes de ce A majuscule
qui me soutient
et m’oblige à atteindre les cimes de la mort
pour écrire la vie.
Si j’avais une feuille,
cette proximité à la forme informe,
un rectangle, un carré,
n’importe quel être capable de nommer ma tête
écrasée par la lumière,
ou compter avec dix doigts douze heures
pour contenir la circonférence de mon regard,
ce qui ne revient pas.

Mais je me trouve dans cette pyramide d’ombre.
Un oiseau circule dans la salle.
Je demande affolé
            et personne ne sait qui a mis cet oiseau
            
            à la hauteur de ma bouche.
Tous ses murs se ferment aveuglément
            avec un désespoir
            qui pointe vers mon nom.
Sur le sommet initial se penche un oeil
et moi j’ai la terreur du cercle mortellement fermé.

Andrés González Andino
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedis 17 hrs. Madrid
Coordinatrice: Carmen Salamanca Gallego 


Madrid, 19-9-02

JE NE VAIS PAS PARLER DE L’HORREUR 

« En attendant qu’un monde soit déterré par le langage »
Alejandra Pizarnik

Je déclare
seulement
le mot
interdit.
Je déclare sa lumière de soldat
et son ciel de fiancée du soleil.
J’apporte
son frôlement de l’aile dans l’air
comme un rêve
défait
dans les rayons du feu.

Je déclare avoir pleuré quelque fois.

Face au doute,
peut-être existerait-il
son vent drapeau, son port de reine,
sa possibilité d’être
              ATLANTIQUE.
Je me souviens avoir brûlé
le côté sombre du monde
avec deux initiales d’eau
… et sa croisade de victoire,
son déjeuner
dans la tranchée
du pont
du monde.

Je déclare
que Dieu
a abandonné
le ciel,
qu’il n’est plus dans la peur,
qu’il n’a plus de nom,
ni maison
ni propriétaire
ni ne peut dormir.
Que maintenant plus personne ne pleure
ni un fleuve
à la lumière de basalte.

Je ne vais pas parler de la douleur
si elle n’a plus de Dieu
qui se la rappelle humaine.

PILAR GARCÍA PUERTA
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedis 17 hrs
Coordinatrice: Carmen Salamanca Gallego


Madrid, 20-9-02

LE DESTIN DU TEMPS

Acheter au temps
son destin,
écrire maintenant, ce qui est écrit
par des hommes, d’autres.
Décréter du passé
son vent inauguré,
m’approprier ici,
en cet instant
ce que sera ma mort.

Écrire sans frontière
ni drapeau, la couleur
du prochain tableau.

Peau de l’histoire,
chausser la peau de l’histoire
dans de petites strophes
d’émissaire et de fleur.

Placer entre les lettres
le vide et ponctuer
le risque du ver et
la graine de l’avenir.

Écrire avec des os
dérobés en Babylonie
encre rouge, sang noir
les humeurs de la planète.

Penser après le point
tomber d’une lente beauté
du nord au cou.
Installer vieillesse et harmonie
dans la septième vertèbre cervicale.

Arracher la chaleur du parfum
la roche du lierre
le palais ancien
de ta semelle déchaussée
d’aurores.

Embrasser la bouche non née
la bouche raide sans péché
conçue,
la bouche qui parle une autre langue
les bouches du corps
la bouche de tous,
mot de la première voyelle.

Écrire, par exemple,
je t’ai haï, je t’aime.
Jamais
autant
comme maintenant
jamais,
je ne t’ai désiré.

Impossible, pousser
l’air avec les mains.

Voler, c’était seulement
commencer cette fugace
élévation du papier
pour comme un trait
retomber.

Poète, vole
vole, poète!
ici j’attends, ton corps
invisible, la cadence
du battement, le sourire
calme de la roche,
le pouls du mille-pattes,
le corps sans chair
du chant,
ta voix.

Vole poète
vole pour moi.
Vole de souvenirs
hirondelle
oiseau d’air et de feu
émigre loin,
et dans l’écho
peint avec de l’air
l’impossible,
ma voix.

CARLOS FERNÁNDEZ DEL GANSO
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedis 19hrs
Coordinateur: Miguel Oscar Menassa  


Madrid,  23-9-02

ORAGES

Indispensable, voler sur
la page, arrêter l’essentiel,
inventer des sommets, des manivelles,
des pauses accélérées, croissantes lunes.

Fermer au sens les veines, caillot
de lumière, éclatement précis, carte
acoustique pour aveugles par vocation.
En toi, opèrent de cruciales apories,

des mystères se dévoilent, la rose oublie
ses épines, petite grande femme
faite de feu, apocope d’espace

et de temps. Je grandis, à l’ombre de
tes orages, sans douleur ni amertume,
plaidoirie finale pour atteindre la vie…

CONCEPCIÓN OSORIO
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedis 17h. Madrid
 Coordinatrice: Carmen Salamanca Gallego


Madrid, 24-9-02

 LOIN DU LABYRINTHE

Briser le silence du brouillard
mettre des mots dans le vide.
est ton métier.

Contre la dalle des siècles
mille mains
martèlent l’espace.

Cœur tendu sur la nuit
travailleuse  du vers
ta solitude
dans le poème
a rendu les armes.

Le poème, c’est Icare fuyant de ses ailes le labyrinthe
son ascension vers le soleil jusqu’à ne plus pouvoir.
Le poème, c’est Icare remettant son cri à la terre.
C’est la terre s’ouvrant, tendre
pour que le fou volant
abrite
 pour toujours sa chute.

Claire Deloupy
École de Poésie Grupo Cero
Atelier du samedi à 19h.
Madrid
Coordinateur: Miguel Oscar Menassa 


Madrid, 25-9-02

 SI TON DESTIN EST L’EAU

Si ton destin est l’eau
s’il doit effacer tes larmes
et tes lèvres reposant sur mes lèvres,
le flot interminable du temps,
comme une mer haïssant ses rivages,
la cristallisation soudaine de ses vagues
ou la rigidité de la pluie sur nos cous,
comme une guillotine multiple et sonore
pour faire rouler nos têtes.

Ton visage d’ange s’éloigne déjà
s’estompant parmi les ondes,
entre les larmes suspendues
d’un homme qui ne finit pas de pleurer le jour,
son âge et son ignorance,
la fabuleuse manière qu’il a
de respirer par ses blessures,
assis et perplexe comme un fleuve
incessant, infini, définitif.

 RUY HENRÍQUEZ
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedis 17 h. Madrid
Coordinatrice: Carmen Salamanca Gallego


Madrid, 26-9-02

SILLONNER LE GRIS DE TON ÉCHAFAUDAGE

Tracer, dessiner, affirmer
avec un vers définitif que j’arrive
à me soutenir dans ton sourire d’espièglerie éternelle
me blottir dans le tendre duvet de ton étreinte
me penser avec le regard lavé par la mer
regardant un horizon de futur
de mots comme étude, travail, amour,
étranges condamnations humaines
qui cisèlent nos rires.

EVA MÉNDEZ HERRANZ
Escuela de Poesía Grupo Cero
Taller Sábados 17h. Madrid
Coordinadora: Carmen Salamanca Gallego


Madrid, 27-9-02

CEUX QUI SONT RESTÉS

Temps étranges, lointains de parfums et de cheveux au vent,
l’âge est passé en heures congelées et en mornes après-midi,
courant dans les avenues au hululement des sirènes
qui refroidissaient les feuilles des arbres,
autrefois reverdies de soleil et de sacrilèges
commis dans des cruautés sans noms,
seules des dalles de marbres converties en drapeaux blancs de reddition.  
Quels démons lançaient du soufre sur les pavés,
rectangles damés prison de fer et de pierre
qui divisait les corps solitaires des jeunes,
rougis tristes de sang de crépuscules et mort anticipée
qui congelait l’âme?

Dans les exils je pense et m’arrête dans l’espace
je descends en silence les marches du dépouillement
ma chair ne répond plus au frissonnement
abandonnée elle erre dans d’aveugles labyrinthes
loin de tout rêve.

Complices du silence, du crime, du bûcher
nous sommes restés à regarder les fronts des maisons
sans anges peints, sans odeur de glycines,
avec des moineaux de deuil et un automne pâlissant
la vie de ceux qui ne sont pas partis sans savoir pour quelle cause
le givre et le glacier maintiennent la distance.

Ensuite la grand roue a continué à tourner
mais elle n’a pas pu contre les lits urgents volés à la lune
qui ont le goût des agonies,
avec les sourires suspendus en bords de folie,
et des peaux évanouies sur des fronts serrés par des battements stériles
vapeurs d’épouvante.

Elle n’a pas pu contre l’inutile d’un pleur, un pleur de fantasmes
qui traversait des ombres dans des régions de mausolées d’onyx,
où cette fois-ci l’oiseau est resté tutelle dormant de côté.

NORMA MENASSA
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedi 19h
Coordinateur: Miguel Oscar Menassa


Madrid, 30-9-02

NOUS DEUX (I)

Ressuscite mon amour, de gigantesques soleils et des lunes convoquent
nos cœurs vivants.
Les miroirs nuageux font que l’après-midi soit gris et les
sépultures nous gardent tous deux.
Des rêves déterrés tremblent et la misère des environs
fait que tous nos fantasmes soient vagues.
Nous deux nous avions déjà juré de ne jamais nous oublier.
Cette fois-ci la fête sera en été, il y aura du vert
autour de nous et nous n’aurons pas froid.
Je trinque pour toi, pour moi, pour nous.

LUCIA SERRANO
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Dimanches 11h Madrid
Coordinateur: Miguel Oscar Menassa


Selección de Poemas Inéditos

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