Madrid, 1-8-01
J’ai
pleuré tes yeux d’ivoire
pour avoir le regard froid.
Te voir manger les malheurs
entreposer des images brûlées
flottant sur la plaine de ta voix,
a fait de cette rencontre
un défilé de vers
geste incomparable
instant éternel
sauvé de la mort.
Je n’ai pas pu fuir
je n’ai pas pu crier
je n’ai pas pu ne pas t’aimer,
tes mains disaient de mon corps
sculpture vivante, roche vivante
marbre froid de carrière vierge
couvert de fines couches
épiderme de pétales de rose,
étant déjà, traces,
de profondes marques fourchues
dans chaque baiser volé de tes lèvres.
MAGDALENA
SALAMANCA GALLEGO
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedis 17 hrs.
Madrid
Coordonne : Carmen Salamanca Gallego
Madrid, 6-8-01
Ils avaient entouré, laissant des
sillons rythmiques,
les bords néfastes de cette roche.
Chaque condamné laissé tomber ses yeux,
fleur naufragé de l'amandier, sur le vide
que formait leurs pas.
Chaque condamné vidait ses vers
sur les lèvres impossibles de leur superficie.
Ils traînaient d'incalculables chargements de lumière
depuis les mines les plus profondes de l'âme.
Ils avaient oublié leurs mains les silences de la chair,
ils touchaient l'ombre, ils étaient ombre,
mais sur le sommet il y avait toujours un amour,
une pierre qui roulera sur le visage
et s'écrasera, définitivement, dans cette douleur.
ANDRÉS GONZÁLEZ ANDINO
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedis 17 hrs. Madrid
Coordonne : Carmen Salamanca Gallego
Madrid, 7-8-01
Il
y a un vieux poème qui trouble
la précaire extension de mes mains,
je vais sauter du bord céleste de la chaise,
je vais arriver par le fond marin de la nuit.
Il y a un lieu du temps converti en chacal
se mangeant les syllabes.
Et je sais que j’ai dit cœur
au cas où il aurait été extrait
de sa caisse native,
au cas où un jour il y eut un cœur.
Au cas où dans l’interminable dilution
le mot, paré de rafale,
dans quelque tempête, râle,
ou si sous quelque forme humaine du repentir
on lui avait incrusté à la moelle osseuse
se tendant maintenant comme un contorsionniste
sous les cordes de la lumière.
PILAR GARCÍA PUERTA
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedis 17 hrs. Madrid
Coordonne: Carmen Salamanca Gallego
Madrid, 8-8-01
à Norma
Comment
te dire sans que tu brises la nuit
sans que tu défasses ce pacte timide
cette tentative, précaire encore
de semis et de don.
Comment te dire que si parfois
ma voix s’obscurcit quand je te nomme
c’est parce que son ombre tombe,
son ombre gigantesque dans la mémoire,
et tout ce qui était debout
ferme et debout
et tout ce qui était debout
s’agenouille ou cède
ou se confond…
Torrent d’amour irrésistible
qui inonde les arables
quand nous nous disposons à la moisson.
Comment te dire que je ne veux pas
que tu défasses ce pacte timide,
précaire encore.
INÉS BARRIO
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Vendredi 11.30 hrs Buenos Aires
Coordonne : Norma Menassa
Madrid, 9-8-01
Aujourd’hui rien est arrivé dans le moulin
un oiseau a traversé
buvant les canaux,
de loin il ressemblait à un rossignol pour le chant.
Deux nuages frères se sont heurtés sans pluie.
La rivière peignait de lents grammages dans les méandres.
Aujourd’hui rien est arrivé dans le moulin.
Un
paysan, celui de toujours,
canif en éclat,
trouait le temps.
Un éventail, sentier d’amoureux,
ouvrait et ouvrait
indécis comme un livre, ses demeures.
Aujourd’hui rien est arrivé,
ni ce vers de verbe ventre
a planté une sieste d’automne.
Aujourd’hui rien est arrivé
et de loin
avec un bord de chapeau il m’a salué.
Toits de feu
comme des livres de montagne au sud.
Aujourd’hui il est arrivé que c’était le nord
toute la poitrine
et d’un vieux sapin
les feuilles une couleur d’été,
dans le moulin.
CARLOS FERNÁNDEZ DEL GANSO
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedis 19hrs. Madrid
Coordonne: Miguel Oscar Menassa
Madrid, 10-8-01
Geste
incomparable, cette manière
de fuir entre mes doigts, subtile
comme la fumée, sage comme ce
besoin de respirer qui étouffe
mes sens, empoisonnant tout.
La ténacité du rêveur
le frisson de la voyante
devant le destin. Je joue avec des cartes
truquées pour que tu gagnes la partie
contre le futur. Je me fais surprendre et
je paie avec les biens que j’ai,
de petits déboires émotionnels,
de grands cataclysmes qui fissurent l’être.
C’est le temps d’attendre sans hâte,
mordue par l’espérance, où que ce soit,
sachant que tu viens, à toutes heures.
CONCEPCIÓN
OSORIO CHICHÓN
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedi 17 hs. Madrid
Coordonne : Carmen Salamanca Gallego
Madrid, 11-08-01
Je
suis arrivée, le jour ne s'était pas encore levé.
La petite en pierre avec son fleuve-mer
se regardait dans le miroir virtuellement déplacé.
Des histoires de l'écrivain et son mystère
couraient par les monts où se murait
la noblesse.
Petite, détachée de moi,
blottie par moments dans des bras tièdes
et rugissant parfois des bouillons de pierre.
Tout était gris l'après-midi où je suis arrivée.
Tout était plat comme dans les vieilles photographies
où ma propre vie perdait l'épaisseur des événements.
La terre s'est séparée face à l'arc de l'ancienne ville
où j'ai acheté des nacres qui répétaient l'éclat du mica
en circonvolutions d'étranges arcs-en-ciel,
j'ai eu des pas incertains sur les pavés
où roulait le bruit du tambour, le colonel cramoisi
et les sanglants emportements qui ont submergé la nuit
à laquelle j'ai chanté en regardant le fond de l'Océan
en attendant la rencontre où tu serais le mystère
de la mer et des lunes.
Je ne t'ai pas attendu
moi je suis allée à ta rencontre pleine d'espoir, maladroite
mesurant les géographies féroces de gigantesques fleuves
les yeux ouverts regardant le gris de cet après-midi où je suis arrivée.
Une quiétude a prédestiné les heures comme les dernières mesures
écrites par la portée musicale.
Tout est resté en encres et papier
peuplant des immensités
où l'invisible des chants
enroulait des algues mortelles
au cou blanc, immaculé
du sphinx.
NORMA
MENASSA
École de Poésie Grupo Cero
Atelier du samedi à 19h. Madrid
Coordonne: Miguel Oscar Menassa
Madrid, 12-08-01
J’aime
le glissement exubérant de ta chair
vacillante liberté
entre
le murmure d’un vers.
Parfait
navire
tu te propulses vers la vie
vers les étoiles errantes.
Du
sillon vivant dont tu m’appelles
humus et ciel
jaillissent
des cataractes de joie
défilé sans retour.
CLAIRE
DELOUPY MARCHAND
École de
Poésie Grupo Cero
Atelier du samedi à 19h. Madrid
Coordonne:
Miguel Oscar Menassa
Madrid, 13-8-01
J’ai cru voir
dans tes manières,
dans ta façon de regarder les choses,
dans ce geste incomparable qui ouvrait les fenêtres
pour que la froide langue de 6 heures du matin entre dans la maison,
j’ai cru voir, je t’ai dit, qu’il serait possible de surmonter
le mot mille, le mot ans.
J’ai cru
qu’il serait possible d’énumérer au-delà de la fin
un avenir amoureux de la voix, de la main qui borde
dans le silence les vers brefs que lui dicte sa propre mort.
Incessante et
éphémère, immortelle dans sa nudité périssable,
cette fleur enflammée entre tes lèvres convoque
la prémonition et l’audace, la larme suspendue
sur la paupière métallique du miroir,
celui qui me regarde,
celui qui m’appelle de loin,
qui me fait nouveau depuis son chiffre.
RUY
HENRÍQUEZ
École
de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedi à 17 hs. Madrid
Coordonne: Carmen Salamanca
Gallego
Madrid, 14-08-01
En
marchant sur les voies de la nuit,
usé,
vieilli à force de non naître,
je heurtais des stations et des locomotives
et des trains de vie
plus ou moins aisés.
Les passagers du vent
-entre souffle et souffle-
regardaient déconcertés
et appelaient
les interlocuteurs sociaux.
Les oreilles bleues de froid,
l’écharpe jusqu’aux chevilles
et trébuchant sur les pensées
que l’hiver a planté dans les yeux de la terre,
je passe par les traverses sous les
voies de la nuit,
en cherchant mon corps,
ses pages ardentes,
non écrites,
encore.
EMILIO
GONZÁLEZ MARTÍNEZ
École de
Poésie Grupo Cero
Atelier du dimanche à 11 hs. Madrid
Coordonne:
Miguel Oscar Menassa
Madrid, 15-8-01
Si
la quiétude n’était pas suffisante
pour
effacer tes traces de la terre
essaie
de bouger.
Je
me rappelle,
quand
l’ennui me faisait fléchir,
son
geste,
il
semblait marcher,
fouler
fermement le sol
même assis.
Dans
cette image
j’appelle
mes forces,
je
marche,
et
dans ce verbe commun:
marcher,
je
souris quand je te pense
habiter
ton geste incomparable.
EVA MÉNDEZ HERRÁNZ
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Samerdi 17 hs. Madrid
Coordonne: Carmen
Salamanca Gallego
Madrid, 16-8-01
Perdue parmi les loups
ils ont cherché la nuit
entre mes jambes
ils ont effeuillé les pétales
de mon cerveau
ils ont léché le tunnel
de mon sexe.
À la fin
ils ont trouvé
mon cadavre.
LUCÍA
SERRANO
École
de Poésie Grupo Cero
Atelier dimanche: 11 h.
Coordonne:
Miguel Oscar Menassa
Du livre inédit « Rêves de la Prison »
Madrid, 17-8-01
Je
t’écris en décrivant la cavité,
ta substance de lever du jour troublant
chaque saut de ma voix.
Je ne reconnais pas les sommets malingres
faciles à enlacer à ce rythme volé,
tes vers rappelant l’univers.En
arrivant à cette solitude déguisée
en solitude
en baisers de circonstance
en pierres liées dans la cruauté
en devenir d’un accent
je te suis comme un pas
une ombre dans le prétexte
d’une possible chute.
CLÉMENCE
LOONIS
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedis 17h.
Madrid
Coordonne: Carmen Salamanca Gallego
Madrid, 18-8-01
Je
retourne à la joie
Et jamais t’oublier.Au
son des afflictions
qui
comme de nettes hirondelles,
volent
éblouies
sous
la douce torture
de celle-ci,
mon attente.Sur
un temps inquiétant
où
l’impossible équilibre
me
retient comme un araucaria.Dans
un murmure imperceptible,
vigie
sans haleine,
se
fait mon destin.Je
suspends les mots ingénus,
le
lever du jour sans haleine.
Les
cendres qui oscillent
envahissant,
l’odeur
de ne déjà plus de te voir,
ce
rêver impossible.
PILAR
IGLESIAS NICOLÁS
École de Poésie
Grupo Cero
Atelier Samedis 17hrs. Madrid.
Coordonne: Carmen
Salamanca Gallego
Madrid, 19-8-01
TOUT
SE CASSA
EN PETITS MORCEAUX
Tout
se cassa en petits morceaux
quand
le mot sortit de nos vies
un
à un les pétales de la rose tombèrent
et
se fanèrent,
pourrissant
avec le temps.Une
larme subtile, presque inexistante
accompagna
les moments de solitude
la
distance s’accentua
parmi
les corps célestes tournant dans les hauteurs
les
volcans s’éteignirent
et
les grands océans du doute
marquèrent
les distances.Les
volcans éteints, l´attraction brisée
entre les astres, loin du soleil
il ne nous resta pas de chaleur pour la vie.
JORGE
FABIÁN MENASSA DE LUCIA
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedis 17.30. Madrid
Coordonne: Alejandra Menassa de Lucia
Madrid, 20-8-01
Cet
amour est un scintillement dans la
nuit.
Une épaisseur irrésistible
qui, en levant les draps,
déployera le matin dans nos corps.
comme cet amour démesuré en plein été.
Toute la vie s’écrivait sur ta peau,
sur le frais murmure de tes lèvres.
de vague conscience.
les souvenirs des nuits où nous ne dormirons pas,
peuplées d’étranges rêves,
comme la longue litanie venue de la mer.
MARCELA
VILLAVELLA
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Vendredi 11.30 hrs Buenos Aires
Coordonne :
Norma Menassa
Madrid, 21-8-01
Mes
larmes arrivèrent à la mer de tes vers,
mes yeux, nus,
s’alimentèrent de papillons
et de tes battements d’amour
ouvrant les pierres à la couleur de lèvres.
Mes mains furent
ta cadence
ton rythme
ton bleu peint sur les montagnes.
Je t’ai vu écrire des impossibles
sur des corps de femmes tendus dans ton ciel,
je t’ai vu
tissant des cicatrices sur mon âme.
HERNÁN
KOZAK CINO
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedis 17h. Madrid
Coordonne: Carmen Salamanca
Madrid, 22-8-01
Quelque
chose de moi est en jeu,
dans chaque coin de ton regard.
Une dentée mortelle
qui éteint le déconcertement
de jouer la vie dans les rencontres.
je laisse l’être, pour les vers dévorants.
Et sur mon corps, des mots tatoués,
laissent sans ponctuation
des évènements
à la pleine lune
des gorges détruites par la déviation.
des mensonges inachevés qui m’enveloppent,
des vérités depuis le moi qui m’aveuglent.
Voler sans besoin, sans aucun besoin,
seulement voler, voilà ce que je veux.
MANUEL
MENASSA DE LUCIA
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedis 17.30 Madrid.
Coordonne: Alejandra Menassa de Lucia
Madrid, 23-8-01
Comme
des portes dantesques
je m’abrite en enfer.
parmi d’autres et je nais
comme personne n’est né.
ni revenir sur mes pas.
je parcours les rues d’une ville
qui tourne derrière les lacunes d’une pause.
et quand ils sont morts
je me dilue dans le berceau du temps
mémoire incontinente
mémoire brisée, ouverte,
mystère sans cause.
AMELIA
DÍEZ CUESTA
École de Poésie
Grupo Cero
Atelier Samedis: 19hrs. Madrid
Coordonne: Miguel Oscar Menassa
Madrid, 24-08-01
Je t’invoque, âme disparue dans les risques du naufrage.
Je te convoque, corps de l’amour sans linceuls.
Et se sont tes tourbillons de sables et de laudanum
qui dansent la folie devant mes yeux.
Je te vois dans l’or de la fête, et tu es le bruit incessant
une pureté nécessaire, un souffle d’air revêtu de violon.
MARÍA
CHÉVEZ
École de Poésie Grupo
Cero
Atelier du dimanche à 11 hs. Madrid
Coordonne:
Miguel Oscar Menassa
Madrid, 25-8-01
Mais
retournons au vaste thème des distorsions paradoxales
à cette scène muette et radicale dans sa trêve,
temps où des faits aigus me tourmentent.
Dans ce vaste champ se constitue un geste incomparable
une distance dans la douleur qui se fragmente
sur les peaux, le travail et son pari.C’est décidé :
je serai un drogué de tes nuits,
je chercherai dans ton haleine les mots qui t’inventent
et abandonnant n’importe quelle pensée j’avancerai
dans le désert des jours avec l’illusion d’un possédé.J’embrasserai
une époque de désolation fervente
un monde convers, livré à une dangereuse idée
une chaîne où dieu est obligé dans ses tentations
une formule écrite en forme de prière dans ses voix
un murmure de bétail purgeant ses péchés.Mon corps
danse dans une scène solennelle
d’images sous exorcismes
dissipant une écorce éternellement obscure,
comme une rosée sur le cœur méfiant du poète.Dans cette
explication silencieuse surgie dans un détour
une pantomime occupe un lieu sacré
où les ombres deviennent brisantes sur l’âme
devinant un pressentiment de lumière et de lieux.
FERNANDO ÁMEZ MIÑA
École de Poésie Grupo Cero
Atelier
Samedi 17 hs. Madrid
Coordonne : Carmen
Salamanca Gallego
Madrid, 26-8-01
La
matinée du demi corps fut il y a mille ans.
Ni guerre, ni mort, ni amour partagé
ne peut l’oublier.
Le poids de la terre était si brutal
que de petites fleurs bordaient mon épitaphe.
L’autre moitié, voulant désespérément vivre
a construit une réserve en canots d’ivoire.
Elle l’a réchauffée,
elle alors semblait cette rose qui par amour
se maintient un jour de plus.
Dis-lui qu’elle écrive.
Dis-lui qu’elle marche, qu’elle n’attende pas une autre vie,
qu’elle reste à mes côtés.
Je suis venue au milieu des lucioles
pour assister aux rêves,
pour mettre ce point à temps,
pour ne pas laisser mourir ta jeunesse
STELLA
CINO NÚÑEZ
École de Poésie Grupo Cero
Atelier
Dimanche 11 hs. Madrid
Coordonne : Miguel Oscar Menassa
Madrid,
27-8-01
Sur
le divan de mon désir
je vole parmi les histoires et je distingue,
à l’intempérie des sentiments,
des morts à pas feutrés
frôlant l’écho de ta voix.
J’atterris, chaude comme l’été
et mon corps
-volcanique
résidence d’autres amours-
noué dans l’air
retourne aux choses quotidiennes.
C’est la fin du siècle,
il reste dans l’empreinte
la marque douloureuse de ses pieds
le nerf d’une guerre à découvert,
les
illusions.
LIDIA
ANDINO
École
de Poésie Grupo Cero
Atelier du dimanche à 11 h
Coordonne:
Miguel Oscar Menassa
Madrid,
28-8-01
Et
ne me dites rien,
mes mots suffisent à combler
le manque du mort.
les instants dans lesquels sans douleur,
nous rêvions de rencontres impossibles.
dans l’interminable nuit
alors que nous cherchons
les derniers battements d’un cœur.
je profèrerai des cris qui rappelleront
l’ingratitude des vivants
qui, devant leurs morts,
oublient leurs derniers mots.
HELENA
TRUJILLO LUQUE
École de Poésie Grupo Cero
Atelier Samedis 18h. Málaga
Coordonne: Amelia Díez Cuesta
Madrid, 29-8-01
Si
ton regard olympique tombe sur les versants quelque nom
si ta parole oubliée souffre la mémoire du chant des oiseaux
si tout d’un coup je brise cette soif dans ma gorge
je saisis ma peau, je la transforme en étendard, en drapeau
et j’agite la mémoire comme des féroces vents glacés.
Ce silence brûlant entre nous
cette lumière aveuglante brisée par des phantasmes
ma difficile vocation d’amour équivoque
les lignes de silence
jusqu’à ce que de nouveau je te rencontre.
Seul mon âme se creuse entre les heures
seul l’espace gelé de ton ventre
apporte à ma mémoire quelque geste
ton sourire incomparable.
PAOLA
DUCHÊN REYNAGA
École de Poésie
Grupo Cero
Atelier Samedis : 19h Madrid
Coordonne: Miguel Oscar Menassa
Atelier Samedis 17h. Madrid
Coordonne: Carmen Salamanca Gallego
Madrid, 30-8-01
Dans
les coulisses hurlait le silence de mots millénaires
aucun regard n’était possible
sans trembler,
comme la forêt sous une tempête.
Ils s’aimaient, blottis dans son ventre jaune :
obscurité de rayon fulgurante ;
marchant entre les feuilles sèches
sans crainte, peau sur la peau,
ils étaient enlacés à la lune ;
les mains infidèles
fugace mélodie dans l’air opaque,
errante.
MONTSERRAT ROVIRA
École de Poésie
Grupo Cero
Atelier Dimanches : 19h Ibiza
Coordonne: Emilio González Martínez.
Madrid, 31-8-01
À Buenos Aires
Trottoirs
gris
et un automne attardé
bâille pour prendre congé.
Belle ville
aux rues distraites,
pulsation de tristesse
et l’amour
palpitation.
J’ai grandi sous ta protection
et un autre vol m’a amené de nouveau.
J’aime ta beauté
de femme fatale
s’étendant dans les artères.
Douce cape
perdue dans un horizon
sans horizons.
tu reviens avec ta lumière
jusqu’à ma rétine,
aveuglement qui éblouit.
Belle au dehors
dans un dedans qui règne.
Cette femme
que j’ai été,
que je suis,
que je serai
s’accroche à tes contrastes
et elle est, même si elle ne le veut pas,
reflet de ton image.
ÁNGELA CASCINI
École
de Poésie Grupo Cero
Atelier Vendredi à 11.30 h
Coordonne: Norma Menassa